L'élégance de Daniel D. Jacques rend sereine la discussion d'un thème délicat : l'agonie de la ferveur souverainiste au Québec. L'auteur de La fatigue politique du Québec français1 n'édulcore aucune perception, si barbelée soit-elle, mais jamais il ne s'abaisse au cynisme ou aux épithètes blessantes. Ses questions alertent pourtant les nerfs. À quoi répondait l'aspiration souverainiste ? Quels méandres de l'histoire rendent improbable sinon indésirable le projet d'indépendance ? Aux réponses requises, Jacques ajoute, à juste titre, le réexamen de la Révolution tranquille.
Une religion qui s'essouffle
Ce qu'il est convenu d'entendre par Révolution tranquille propage désormais des harmoniques inattendues. Jacques accorde à ce virage valeur de césure, pas celle de partage des eaux. « [...] il y a bien ici un 'avant' et un 'après', alors même . . .
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