Un jour, un ami m'avoua qu'il avait été incapable de lire Thomas Bernhard parce que c'était trop sombre. Oui, c'est une œuvre franchement pessimiste. Mais comme dans une pièce où il ferait complètement noir, disons un cachot, la lumière qui surgit, même faible, devient pour celui qui la voit essentielle, elle redonne au monde des ténèbres une vie précieuse. Pour dire simplement, il fait bon entendre de la bouche d'un misanthrope dépressif la raison qu'il trouve à vivre.
L'occasion se prêtait enfin de revenir sur cette figure exceptionnelle de la littérature autrichienne contemporaine. Gallimard rééditait à l'automne 2007, en un seul volume1 dans la collection « Quarto », dix récits de Thomas Bernhard, publiés entre 1971 et 1982. On compte parmi ceux-ci ce qu'il est convenu d'appeler le cycle autobiographique – L'origine, La cave, Le . . .
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