Auteure d’une œuvre importante comme romancière, nouvelliste, poète et essayiste, Monique Bosco – décédée en mai 2007 – a reçu du Québec en 1996 le prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre. Déjà en 1961, elle recevait le prix américain First Novel Award, pour son premier roman, Un amour maladroit. Suivirent, en 1971, le prix du Gouverneur général du Canada pour La femme de Loth et le prix de poésie Alain-Grandbois pour Miserere (1991). Monique Bosco n’a pas cessé de publier jusqu’à sa mort. Comment se fait-il que l’on ait si peu entendu parler de cette écrivaine ?
Disons tout de suite qu’elle signe une œuvre exigeante, dont les ingrédients ne sont pas de nature à attirer les foules. Mais surtout que Monique Bosco a toujours refusé de se prêter au battage promotionnel médiatique, ce qu’elle avait à dire se trouvant dans ses livres. Elle dira comprendre Réjean Ducharme de se tenir loin de la rumeur et des réflecteurs.
Discrète et pudique, Monique Bosco n’a livré qu’au compte-gouttes les informations de nature autobiographique. Ces renseignements semés ici et là, au gré du propos, permettent toutefois de comprendre que même ses œuvres de fiction sont tissées avec le fil de sa propre vie. Une vie traversée par le sentiment tragique de l’existence, voire du bonheur impossible. C’est cette inspiration tragique qui s’impose au lecteur au fur et à mesure qu’il avance dans la découverte des œuvres en prose1 de l’auteure, et qui en fait l’unité. S’y côtoient les échecs amoureux, la violence, les injustices, les guerres, bref, des malheurs aussi bien d’ordre personnel que planétaire. œuvre noire, donc, quant à la thématique développée sur un ton de lamento.
Quelques repères biographiques
Monique Bosco est de ces auteurs émigrés dont les jeunes années ont été marquées par la guerre. Née à Vienne en 1927 de parents juifs, elle arrive au Québec en 1948. Entre-temps, sa famille a quitté l’Autriche pour la France ; elle avait quatre ans. Elle troquera l’allemand contre le français et choisira d’oublier sa langue maternelle. Adolescente, elle vit dans une France occupée, contrainte au mensonge quant à ses origines, car sa famille n’ira pas se déclarer aux autorités françaises et ne portera donc pas l’étoile jaune. La jeune fille n’en ressent pas moins humiliation et révolte devant le traitement réservé aux juifs déchus de leur nationalité française, à qui sont interdits, comme aux chiens, jusqu’aux bancs publics. Elle ne pourra oublier ; éprise de justice, toute sa vie elle s’identifiera aux faibles et aux humiliés de la terre. Toutefois, esprit libre, elle fuira les ghettos, tous les ghettos, y compris le mariage qu’elle considère comme tel. La période d’Occupation est aussi celle des études suspendues. L’octogénaire docteure en lettres et véritable bibliothèque vivante, se sent encore « amputée » de ce bagage quand elle se compare à des écrivains qu’elle admire pour la force de leur argumentation. Modestie des grands.
À son arrivée au Canada en 1948, elle a vingt et un ans ; elle s’inscrit à l’Université de Montréal, en lettres, jusqu’à l’obtention d’un doctorat, en 1953. D’abord journaliste à Radio-Canada, elle fait ensuite carrière comme professeure de création littéraire à l’Université de Montréal. Parallèlement, elle signe la chronique littéraire de Maclean’s, de 1963 à 1969 et collabore à La Presse et au Devoir. Retirée de la vie active, elle se dit atteinte de la maladie de l’âge, mais n’en continue pas moins d’écrire pour tenter d’y voir plus clair.
Une thématique sombre
La lecture d’une bonne partie de l’œuvre en prose de Monique Bosco suggère que la psyché de l’écrivaine a été modelée par la résistance qu’elle a dû déployer pour assumer son identité. Elle porte comme des blessures deux traits identitaires majeurs, l’un de nature, l’autre de culture : le fait d’être femme, et celui d’appartenir à la communauté juive. Toute sa vision du monde en est teintée.
Destin de femme
Le destin de femme, vécu ou perçu par les personnages des romans et nouvelles de Monique Bosco, apparaît marqué du sceau de la révolte. Non pas une révolte dont l’issue serait l’épanouissement, mais une révolte à effet boomerang, pour emprunter le titre de l’un des recueils de nouvelles dont les personnages principaux, féminins pour la plupart, sont blessés, désabusés, cuirassés, seuls, entretenant une faible estime d’eux-mêmes. C’est Minerve, la narratrice de Portrait de Zeus peint par Minerve, qui exprime avec le plus de véhémence les frustrations et récriminations devant le pouvoir des hommes, incarné ici par le tout-puissant Zeus : « Étonnant monde de l’homme / Tous pareils à toi, Zeus l’unique ». Dans un long poème narratif, la déesse romaine de la guerre, qui se dit armée d’une « panoplie de parade tout juste bonne à faire illusion », dénonce la propension guerrièredes hommes chez qui« toujours il faut combattre, tuer, régner par la peur et le prestige ». Elle les accuse vertement d’exiger des femmes disponibilité sexuelle et soumission totale. « Tout est prévu pour ce petit pieu fragile. / Sans effort, il peut s’enfoncer bien droit. / Fi donc, les filles. / Fermez les yeux. / Ouvrez les jambes. Pieusement recueillez la semence. »C’est que, de dénoncer Minerve,« [t]oujours, on nous a dresséesà adorer l’hommesous une forme ou une autre ». Aussi, « [n]ulle rédemption pour la femme faible et soumise / Qu’ [ils] ont inventée pour [leur] seul usage ». Minerve s’avère le personnage emblématique du courant féministe des premiers temps, celui de la prise de parole par des femmes trop longtemps forcées au silence. Elle proclame la mort de Zeus : « Ce monde qui s’en vient n’est plus à sa mesure, / à son image, ni à sa ressemblance ». Qu’à cela ne tienne, même Zeus agonisant, il semble être trop tard pour Minerve.
Le mariage
On ne s’étonnera donc pas si les personnages de Monique Bosco, tout comme leur auteure, abhorrent le mariage, ghetto, miroir aux alouettes vers lequel on pousse les jeunes filles. Sinon que feront-elles plus tard, se demande-t-on à l’époque de la jeunesse de l’écrivaine. Ses personnages se rebiffent, telle Sara Sage, narratrice du roman éponyme qui reprend l’histoire de la Sarra du « Livre de Tobie », la tueuse de maris, délivrée du démon Asmodée par Tobie. Or Sara Sage revisite cette histoire de l’Ancien Testament en montrant plutôt que Ragoul offre sa fille Sarra en gage, le seul gage dont il dispose pour rembourser sa dette au riche Tobie. Femme marchandise. Objet d’échange. Sara Sage superpose différentes époques, suggérant que le sort des femmes du XXe siècle n’est pas si différent de celui des femmes de l’Ancien Testament. « Ne va pas te mêler de te marier, toi. Après, plus de liberté, ni de droit de parole », de conseiller Edna à sa fille. Du côté des jeunes filles, comme celle de « Retour d’Europe » dans Boomerang, on éprouve de la terreur à s’engager. Ou bien, naïves, comme celle de « Cent jours » dans Éphémères, qui a quitté son pays à seize ans pour suivre son mari, elles découvrent bien vite que leur mari est un goujat, ou qu’il les trompe quand il ne les abandonne pas.
Par ailleurs, il est aussi des personnages dont la quête de liberté par le célibat n’a pas apporté le bonheur escompté, comme dans « Cap Tourmente » du recueil Clichés. En visite à Cap Tourmente, la femme qui a jalousement préservé sa liberté voit tout à coup, dans le spectacle des oies qui refont année après année le même trajet, l’image de sa propre vie. Ou, dans la nouvelle de Remémoration, « Aux grands trous noirs de la mémoire », une femme célibataire vieillissante, qui dit ne pas avoir voulu faire les compromis que ses amies ont faits pour s’attacher un homme, ayant préféré avoir des amants et rester libre, avoue se retrouver « les mains vides ». Quant à Monique Bosco elle-même, elle n’hésite pas à affirmer, dans Confiteor, qu’elle n’aurait pu faire autrement, même si, écrit-elle, « je l’ai payé aussi très cher, ce refus de m’engager […]. Et j’étais sincère dans mon refus de m’engager – m’enliser – dans la vie matrimoniale ». Enfin, les exemples pleuvent, tant dans les essais de l’auteure que dans ses fictions, à l’appui de sa thèse du mariage ghetto et asservissement des femmes.
La famille
Autre ghetto que la famille vue par Monique Bosco. Le roman Le jeu des sept familles s’emploie à la passer au crible. Le titre évoque le jeu de cartes qui consiste à rassembler des familles disparates. Ici, l’accent est mis sur la disparité. Il y est question d’une famille élargie, où en apparence existe un sentiment d’appartenance suffisamment fort pour que tous, à une exception près, participent à la fête de l’aïeule. En apparence, car les discours intérieurs qui se succèdent, multipliant les points de vue, révèlent mépris, mensonges, trahisons, bref les sentiments peu avouables qu’ils éprouvent les uns pour les autres. Quoique dans un milieu bourgeois, plus policé que celui des pièces de Michel Tremblay, les personnages du Jeu des sept familles se retrouvent dans une famille de tu-seuls.
Les échecs amoureux
Dans La femme de Loth, l’anéantissement provoqué par l’abandon de l’amant après une liaison de dix ans donne le ton au roman : l’apitoiement. Événement qui déclenche, chez la narratrice héroïne qui approche la quarantaine, une remontée du cours de sa vie, jusqu’à son enfance à Paris où, déjà, l’habitait le sentiment d’être de trop, d’être la troisième encombrante pour le couple de ses parents, amoureux. « Les seuls êtres que j’ai réussi à comprendre, à aimer ont été des personnages de romans », confie Hélène. Plus tard, Monique Bosco reprend ces propos à son compte dans son essai Confiteor : « Et une fois encore, je vais chercher à retrouver le seul refuge et appeler à l’aide, à la rescousse, ces livres qui ont si évidemment meublé et peuplé ma solitude que je m’estime bien ingrate en ayant choisi de me définir comme une fille, une femme seule ». Parmi les personnages de Bosco, une femme se dit follement amoureuse. Mais elle soupçonne l’objet de sa passion d’être un don Juan. Elle lui écrit alors un mot d’adieu parce que, se dit-elle sans doute avec raison, il la quittera une fois qu’il aura l’assurance qu’elle y est attachée (« Shalom », dans Remémoration). En fait, tous les personnages de fiction démontrent une inaptitude au bonheur. Les essais confirment qu’il en est de même pour leur auteure.
L’origine juive
« Je suis donc, d’abord et avant tout, la fille de ceux dont personne ne voulait. Indésirable. Cette blessure-là je ne l’ai jamais oubliée, ni pardonnée sans doute. » Les essais du « vieil âge », tout en portant un regard critique sur la marche du monde ponctuée de guerres et rythmée par les cris des victimes d’injustices, lèvent le voile sur les événements qui ont marqué la vie de l’auteure. Eh bien ! la guerre, plus encore que Confiteor, évoque la profondeur de LA blessure. On sent que l’étoile jaune, qu’elle n’a pourtant jamais portée, s’est incrustée au plus profond d’elle-même. Elle revoit l’exode de Paris vers la province, de 1939 à 1945. Elle ajoute à ses souvenirs ses lectures ultérieures sur le sort réservé aux Juifs. Sans être directement victime des injustices et des humiliations qui leur ont été infligées, elle en ressent la morsure, ne comprend pas cette haine contre les siens. Comme sa mère qui disait qu’« il n’y a pas de place sur terre pour un Juif heureux », Monique Bosco semble avoir trouvé une justification à son mal à l’âme, dans l’exergue choisi par Françoise Giroud pour son roman posthume Les taches du léopard : « Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? » Elle voit, dans ce choix de Giroud de se tourner vers l’Ancien Testament et les lamentations de Jérémie, la volonté de « prouver qu’on n’échappe pas à son destin, comme on ne peut pas davantage changer de peau ou d’origine. Telle on fut, telle on demeure », de conclure l’essayiste à la fin d’Eh bien ! la guerre. Elle a bien entendu parler du concept de résilience de Boris Cyrulnik, elle qui est très au fait des nouveaux courants de pensée, mais elle reconnaît ne pas avoir su développer cette résilience.
Déchéance physique et bouleversements planétaires : une même désespérance
Par la double blessure identitaire, s’immisce l’amertume que sécrètent les inexorables réalités de la vie que sont la vieillesse et la mort, auxquelles s’ajoute l’odieux spectacle des injustices et des horreurs qui mettent la planète à feu et à sang. Dans les six essais publiés de 1998 à 2006, Monique Bosco, touchée par les maux du vieil âge, puis atteinte d’un cancer, fait entendre sa plainte. Déjà, à travers ses personnages de fiction, transpirait la peur de la vieillesse, mais « la folle équarrisseuse », « la belle faucheuse », « Monsieur le Bourreau » se pointant, c’est le drame : « J’ai toujours su que rien ne serait plus difficile que d’aborder la vieillesse avec sérénité ». La télé devient alors sa fenêtre sur le monde : « Quand plus personne ne vous regarde, on peut toujours regarder la télé, jusqu’à plus soif ». De sorte que dans L’attrape-rêves le lecteur retrouve, commentés, les actualités des dernières années et les épineux problèmes auxquels est confronté le monde actuel, tous les événements et les situations de nature à soulever l’indignation et la désespérance de l’essayiste. La plume de Monique Bosco se fait acerbe, ici pour dénoncer les grands de ce monde dont les Bush, père et fils, qu’elle se plaît à prénommer « Doublevé », là pour se moquer des « coqs gaulois de la diplomatie » : « Dominique de Villepin me paraît le prototype de ces Français portant beau, arrogants et grands parleurs devant l’Éternel ». Les dominateurs de tout acabit entrent dans sa mire.
En revanche, elle compatit avec « cette malheureuse Palestine qui n’en finit pas de ‘subir toutes les plaies d’Égypte’ », prône l’ouverture à l’autre : « J’ai toujours cru que l’appartenance à une minorité – peu importe laquelle – oblige à plus de vigilance, empêche de se complaire uniquement avec ceux qui nous ressemblent et partagent nos habitudes ». Et quand, encore, elle se distancie des maux de la vieillesse, elle offre, comme dans L’attrape-rêves, consacré aux Indiens d’Amérique, un essai riche d’informations et de réflexions. Procédé récurrent dans ses essais, elle fait appel à ses auteurs favoris qu’elle cite abondamment, dans ce cas-ci pour souligner le fossé qui sépare les peuples des Premières Nations du début de la colonie et l’asservissement dans lequel ils se retrouvent actuellement. Malgré la sympathie qu’elle voue aux Amérindiens, elle n’hésite cependant pas à affirmer que « ce retour aux origines qu’ils semblent réclamer, ne peut apporter que des réponses rétrogrades ». Se moquant de la rectitude politique ambiante, elle va même jusqu’à demander si « l’on peut toujours continuer avec le seul héritage transmis par les ancêtres[.] Au prix de quel obscurantisme? » Son expérience personnelle l’amène plutôt à proposer de se « plier aux lois de l’assimilation », dont celles de la langue et de l’école laïque. Quant à Eh bien ! la guerre, sans doute le plus construit de ses essais, il revient sur les deux grandes guerres mondiales du XXe siècle et sur celles qui sévissent actuellement. Monique Bosco nourrit sa réflexion de propos de Gertrude Stein, Freud, Sartre, Virginia Woolf, Saul Bellow, et combien d’autres auteurs renommés et regroupés, cette fois, dans une bibliographie.
L’écriture de Bosco
L’écriture de Monique Bosco est reconnaissable à sa tonalité. À maintes reprises, particulièrement dans Portrait de Zeus peint par Minerve, c’est la poète lyrique qui prête sa voix à la narration romanesque. Résultat : un lamento pathétique, indissociable de la thématique douloureuse de l’œuvre. Les références à la mythologie, à l’Ancien Testament et à une multitude d’auteurs anciens et modernes, en plus de témoigner de la vaste culture de l’auteure, offrent plusieurs niveaux de lecture.
La tonalité lyrique, voire pathétique, n’empêche toutefois pas l’humour, l’ironie, le sarcasme même, de trouver leur place dans l’expression de l’être blessé, auteure ou personnage, qui tente de faire descendre de leur socle les détenteurs du pouvoir, les bien-pensants, les auteurs d’injustices, etc. Le style des nouvelles tranche néanmoins avec celui des romans, quoique toujours au service de la même thématique. Le sens de la formule et la concision – « Comme chacun sait, les veufs meurent ou se marient dans l’année ! » – contribuent, avec l’art du portrait, à faire de ces miniatures de véritables joyaux. Les incipit minutieusement choisis nous précipitent dans l’ambiance. La nouvelliste campe ses personnages en un rien de temps. Impossible de les confondre tant ils sont bien caractérisés, quand ils ne sont pas un brin caricaturés. Quoique souffrant à peu près tous du mal à l’âme, ils sont étonnamment tous très différents et les situations dans lesquelles ils se trouvent, des plus variées. Là comme dans les romans, la description du cadre de l’action est plutôt accessoire, puisque c’est le monde intérieur des personnages et l’espace social qui sont au cœur de l’action. Il arrive alors que le rythme épouse celui du personnage, comme dans « Retraite ou Au Québec, toutes les femmes se nomment Marie » du recueil Clichés : l’histoire y avance lentement, comme le personnage, un retraité. Les recueils de nouvelles, même s’ils se prêtent à une lecture moins absorbante que les romans et les essais, attestent d’un art difficile qui séduit par son naturel et sa simplicité.
Bref
Œuvre reconnaissable entre toutes que celle de Monique Bosco. Par le lamento qui traduit la difficulté d’être, en dépit d’un attachement viscéral à la vie ; par le style brillant qui devient incisif pour démasquer les torts, y compris ceux de l’auteure elle-même, encline à se mésestimer et à pratiquer le mea-culpa. Paradoxalement, la désespérance qu’évoque la prose de Bosco recouvre l’idéal humaniste, de la responsabilité et de l’interdépendancedes humains.
1. Pour cet article, je me suis intéressée aux romans, nouvelles et essais. Mais il y a fort à parier, les titres nous y aidant, qu’on retrouve la même inspiration dans l’unique texte dramatique et dans les recueils de poésie.
Monique Bosco a entre autres publié :
Romans : Portrait de Zeus peint par Minerve, Hurtubise HMH, 1982 ; Sara Sage, Hurtubise HMH, 1986 ; Le jeu des sept familles, Hurtubise HMH, 1995 ; La femme de Loth, Bibliothèque québécoise, 2003.
Nouvelles :Boomerang, Hurtubise HMH, 1987 ; Clichés, Hurtubise HMH, 1988 ; Remémoration, Hurtubise HMH, 1991 ; Éphémères, Hurtubise HMH, 1993.
Essais :Confiteor, Hurtubise HMH, 1998 ; Bis, Hurtubise HMH,1999 ; Mea culpa, Hurtubise HMH, 2001 ; L’attrape-rêves, Hurtubise HMH, 2002 ; Eh bien ! la guerre, Hurtubise HMH, 2004 ; Ces gens-là, Hurtubise HMH, 2006.