Par son rythme et son entêtement, la production de Pierre Bertrand suscite des réactions d'ambivalence : s'agit-il d'un respectable approfondissement de notions sans cesse raffinées ou subissons-nous plutôt le battement répétitif d'approximations languissantes ? Après lecture d'une quinzaine de ses bouquins, j'hésite encore, séduit par une réflexion bellement éloignée des précipitations de l'époque, mais tout de même impatienté par les méandres d'une exploration qui se refuse à la synthèse.
Débuts et dégagement
L'artiste1 présente déjà plusieurs des caractéristiques qui marqueront la production : multiplication des synonymes, rareté des alinéas, juxtaposition des énoncés... Avec, en plus, le côté indûment prudent du livre inspiré par une thèse de doctorat. Ce premier Bertrand, en effet, cite à jets continus, ne réservant à l'auteur que de modestes interstices. Les cultes sont . . .
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