In médio stat virtus
(La vertu est au milieu)
Good morning Humanity ! Ce réveil à la fois insipide et cynique pourrait être un slogan des marchands de spiritualité surfant de nos jours sur les vagues de la mondialisation.
S’il est délicat de criminaliser les apôtres du bonheur aussi facilement que les citoyens s’opposant à l’exploitation, il est souvent aisé de les perdre dans la fricassée des mouvements de croissance personnelle. El Morya, Chef du Conseil de la Grande Fraternité Blanche de Darjeeling, se confond alors avec Saint Germain, commanditaire comme Microsoft des États-Unis, avec Tara, la déesse féminine du bouddhisme dite « la protectrice » et symbolisant la compassion, ou encore, pourquoi pas ?, avec Iemanja, la belle déesse brésilienne de la mer. Pour que les dollars rentrent, les consultants du transpersonnel savent qu’il faut un brin d’obscurité. C’est ce mouvement de récupération et d’imitation que Chögyam Trungpa, le maître de Shambhala, appelait le « matérialisme spirituel », définissant ainsi la stratégie de rationalisation qui consiste à faire comme si on modifiait ses comportements alors qu’on utilise les enseignements à son propre bénéfice.
Reste qu’on peut trouver dans ce fouillis défiant toute éthique de vrais axes de spiritualité. Dans une interview accordée à son biographe Claude Paquette, Jacques Languirand dégageait quatre tendances lourdes dans la lucrative industrie de l’âme : un retour de l’existentialisme et de la philosophie en général, la religion « à la carte », l’intégrisme religieux et la redécouverte de l’altruisme. C’est sans doute le bouddhisme, comme philosophie et comme quatrième religion du monde, qui porte aujourd’hui le mieux ce dernier courant, à cause du charisme et du message de compassion de ses porte-parole ; à cause aussi de la rigueur de ses intellectuels et de ses penseurs.
La transmission
Un peu comme Simone Weil avait lu dans les dernières années de sa vie les Upanishads, un peu comme Albert Camus s’était intéressé, sous les conseils de Jean Grenier, à la Bhagavad-gîta, Jack Kerouac se passionna pour les textes du canon bouddhiste et la littérature primitive de l’Orient, pour la pratique concrète que ces chefs-d’œuvre de l’humanité appellent, pour l’expérience de vie qu’elles requièrent.
Entrepris un an après l’achèvement de Sur la route et rédigé en même temps que la célèbre Légende de Duluoz, Dharma1 est en quelque sorte le témoignage vivant de ce parcours. C’est un gigantesque patchwork in progress, serait-on tenté de dire un peu banalement. Pourtant, les dix livres magistraux et humbles qui composent ce diamant recèlent bien davantage. Suivant comme Marc Chagall ses guides les anges, Jack Kerouac se met en route en privilégiant le mouvement perpétuel et l’inaction, luttant par le silence et la compassion contre toutes les formes de pétrification. Il ne part pas en guerre (sur ce point, je ne suis pas d’accord avec son traducteur), mais œuvre à la dissolution de l’ignorance, de la souffrance, de la peur.
Au moment de mettre la dernière touche à cet article, le livre du poète éclaire miraculeusement la scène que vient de vivre le monde. Nous sommes le 12 septembre 2001, il est 17h44. Je relis la judicieuse présentation de Dharma, terminée à New York en mars 2000 par le traducteur Pierre Guglielmina. Celui-ci commente un lapsus de Bill Bufford, du New Yorker : « America is a melting plot America is a melting pot » La vérité de ce jeu, Pierre Guglielmina la commente ainsi: « L’Amérique est une intrigue, un complot, en cours de liquéfaction, ou encore une fiction sur le point de fondre. Et aussi une pierre tombale promise à l’effacement. Et peut-être la fin d’un message ancien. » Il ne s’agit pas là d’un bête scénario médiatico-apocalyptique (d’autant plus que l’on doit garder la mesure exacte en replaçant d’abord les choses dans leur juste proportion et remplacer America par United States) afin d’éviter l’incohérence économique et culturelle, férocement renforcée ces derniers temps. La destruction, hier (par rapport à ces lignes), des Twins du World Trade Center ne vient-elle pas confirmer ladite vérité ? Qu’en aurait pensé Jack Kerouac, lui dont l’œuvre de dégagement et de déliaison s’opposa à la guerre vengeresse, inutile, stupide, et constitua une voie pour lâcher prise du fantasme et du rêve états-uniens dans lequel il risqua lui-même d’être englouti ?
Écrits entre décembre 1953 et mars 1956, mais publié aux États-Unis en 1997 sous le titre Some of the Dharma, ce livre, qu’on pourrait lire comme Finnegans Wake (James Joyce) ou comme Grande Sertão : Veredas (João Guimarães Rosa), se veut total, fragmentaire, extrême, ouvrant et poursuivant pour lui-même la voie du milieu, de la sagesse, de l’amitié. Bref, le contraire de la haine cultivée par l’actuelle administration états-unienne, et qui ne peut que desservir les intérêts de la démocratie et de la planète entière.
Calmement, Jack Kerouac laisse surgir et exister ce qui se présente dans son espace. Qu’il accueille des dialogues avec Allen Ginsberg ou entre un homme et un enfant, qu’il cite un Noir dans un bar de la 8e avenue, questionne les mathématiques ou se moque d’Alfred Whitehead, qu’il partage des trucs de méditation ou des visions de son frère Gerard, son « Héros bodhisattva », qu’il offre une ode à Poe ou s’interroge sur l’Essence Esprit, toujours, doucement, il revient sans revenir au détachement radical. Car dharma, c’est, avec le sangha (la communauté de ceux qui l’étudient et le transmettent) et le Bouddha (la réalisation ultime de l’Esprit), l’un des trois joyaux du bouddhisme. Il désigne la loi des choses de même que l’ensemble des enseignements philosophiques et des pratiques spirituelles laissés par le Bouddha, ensemble qui trace le chemin conduisant à l’illumination. Voilà pourquoi le Dharma de Jack Kerouac s’ouvre avec les Quatre Nobles Vérités, suivies d’un rappel de la Voie à huit stations et d’un court lexique, parfois tissé de juteuses métaphores, par exemple Yana désigné comme ferry-boat Pour qui n’est pas familier avec la langue bouddhiste, il semble qu’un mystère s’installe d’emblée. Mais Kerouac nous propose aussitôt ceci : « Le Ferry-Boat : ‘ Le plat-bord encadrant, protégeant et définissant la vie ascétique parfaite ‘. » Dharma, c’est bien cela : le ferry-boat d’un infatigable marcheur de rêve, sa Vérité.
Points de convergence
C’est à un dialogue entre un moine bénédictin et un lama tibétain que l’historien des religions Frédéric Lenoir nous invite pour nous faire apprécier, non seulement la richesse de leurs traditions respectives, mais également les réponses que l’une et l’autre fournissent aux questions fondamentales sur l’Absolu, l’homme, l’éthique, la mort et l’au-delà, les voies de salut et de la liberté2. Ses deux interlocuteurs imposent le respect par leur savoir et leur équanimité ; Lama Jigmé Rinpoché est responsable du centre Dagpo Kagyu Ling, fondé en Dordogne par le Karmapa3 au début des années 70, et Dom Robert Le Gall, abbé de l’abbaye Sainte-Anne-de-Kergonan, située sur la côte sud de la Bretagne, près de Carnac, la patrie d’Eugène Guillevic.
La richesse du dialogue (qui est aussi sensible dans le livre-rhizome de Kerouac) tient entre autres au fait que l’explication des principes spirituels engage les rapprochements des systèmes sans jamais forcer les choses et en respectant les différences, qui sont incommensurables. Il faut par exemple lire avec attention le passage où Lama Jigmé définit les trois corps ou, mieux, les trois niveaux du Bouddha tels que présentés dans le Grand Véhicule (Mahayâna), en réponse à la démonstration, fondée sur les Pères de l’Église, du mystère de la Sainte Trinité par Dom Robert. On lira ces entretiens avec intérêt parce qu’au-delà des subtilités métaphysiques, au-delà des arguments d’une astuce enchanteresse, nos deux moines présentent des voies spirituelles permettant à celui et à celle qui s’y engagent de s’appuyer sur une solide cartographie.
Le rapprochement entre les sagesses bouddhiste et chrétienne n’a rien pour surprendre qui sait à quel point sont frappantes les analogies entre le plus ancien livre de la Chine, le Yi- King, et plusieurs sentences du christianisme. La rencontre proposée par Frédéric Lenoir permet pourtant de remettre les pendules à l’heure car la connaissance que nous avons en Occident du bouddhisme s’appuie sur le canon le plus ancien, dit du Petit Véhicule, et dans lequel sont absentes des notions proches du christianisme telles que la permanence de la conscience individuelle après la mort. On compte d’ailleurs dans le bouddhisme trois niveaux d’enseignement différents qui possèdent des caractéristiques précises : le Petit Véhicule, ou Hinayâna, est fondé sur la volonté de vaincre la souffrance pour atteindre le bonheur individuel ; le Grand Véhicule fait de la compassion le cœur vivant de la vie spirituelle; enfin, le Vajrayâna, ou Tantrayâna (différent des tantras hindouistes), véhicule de la foudre, propose de puissantes méthodes de transformation utilisant le symbolisme des divinités.
À partir de ces distinctions, on peut mieux comprendre le samsara (le cycle des existences dans lesquelles nous répétons les processus psychologiques qui nous gardent dans la souffrance), le karma (la loi de causalité régissant le monde phénoménal), les yogas (techniques de sublimation des émotions), le nirvana (l’état de Bouddha au-delà de la souffrance et de la confusion) ou la réincarnation (« le fait pour la conscience de – reprendre forme – d’une manière ou d’une autre dans le monde manifesté »). De plus, on se trouve mieux en mesure de saisir pourquoi la vacuité bouddhiste n’a rien à voir avec le vide ou le néant, comme ont pu le faire croire faussement Jules Barthélemy Saint-Hilaire et Arthur Schopenhauer. La notion de vacuité traduit en vérité, ainsi que le rappelait Jack Kerouac, la « sagesse primordiale de l’esprit », son essence pure liée au dharmakaya, première dimension de la bouddhéité. Autre point difficile : si le Dieu personnel et créateur est étranger à la pensée bouddhiste, il n’est pas dit non plus qu’il n’existe pas un Dieu, ce qui fait conclure à Dom Robert, que ne dément pas Lama Jigmé, que le bouddhisme n’est pas un agnosticisme, encore moins un athéisme, mais bien une voie spirituelle apophatique (du grec apophasis, « négation ou refus de la parole »), c’est-à-dire pointant en direction du caractère ineffable de l’Absolu. Qu’à cela ne tienne : la dimension d’un Dieu à la fois substance autonome (selon Aristote, l’Acte même en tant qu’il subsiste : Ipsum esse subsistens) et relation (réelle : de nous à Dieu ; de raison : de Dieu à nous) ne s’accorde pas à la loi bouddhiste de l’interdépendance universelle des phénomènes, et ce même si Dom Robert tente l’impossible pour les accorder, renvoyant même à saint Thomas d’Aquin.
Cela dit, selon Frédéric Lenoir, les bouddhistes ont développé des moyens et des méthodes pour aider l’homme à mieux se connaître et à se rapprocher de Dieu beaucoup plus appropriés que ceux des chrétiens. J’ai tendance à lui donner raison, quoi qu’en pense Dom Robert, qui conteste cette opinion et affirme que les sept sacrements, les sacramentaux (par exemple la dédicace d’un cimetière), l’oraison (qui existe également chez les bouddhistes), la lecture de la parole de Dieu, le rosaire ou les offices constituent des moyens concrets d’ouvrir son cœur et de contrôler les passions en vue de se présenter à Dieu dans les meilleures dispositions possibles. Il me semble en tout cas que les techniques bouddhistes, lavage des vêtements, arrangement floral, récitation des noms des bodhisattvas, méditation, visualisation, les mantras ou prosternations innombrables que se doit d’effectuer toute personne s’engageant sur la voie tibétaine, sont sans doute très efficaces aussi.
De la souffrance
En définitive, l’important n’est pas de trancher le débat en favorisant l’une ou l’autre des deux traditions, piège que Frédéric Lenoir et Jack Kerouac, intelligents et sensibles, évitent soigneusement. Ce qui compte, c’est sans doute de se demander, à la lecture de leurs superbes ouvrages, quel message ces traditions livrent-elles à notre temps à travers les questions exigeantes qu’elles nous obligent à poser : quel est le sens de notre vie et de la Vie ? En quoi peuvent nous être utiles la bonté ou la tempérance ? Comment comprendre le mal ? Pour qui accepte de se les poser, il y a là l’esquisse d’une thérapie L’approche de soi ne s’effectue-t-elle pas un peu dans le même mouvement que l’approche du Divin, de la patience et de la sagesse ?
Les lecteurs soucieux de poursuivre le rapprochement pourront aller vers deux remarquables publications récentes des érudits Jack Miles et Môhan Wijayaratna4. Prolongeant le travail amorcé dans Dieu, une biographie, le premier, à travers une interrogation de la raison d’être du Nouveau Testament, pose cette fois une question sans cesse reprise dans les débats théologiques : pourquoi Dieu qui, dans sa jeunesse, détenait un pouvoir sans limite, décide-t-il, plus âgé, de devenir un homme ? La réponse, nietzschéenne et gombrowiczéenne – et que ne refuseraient pas Jean Bottéro et André Chouraqui –, est que l’incroyable opéra de miracles joué par le Christ et sa troupe conduit à proposer une Nouvelle Alliance appelant le genre humain dans sa généralité à transcender la mort. Or, la minutieuse lecture « littéraire » de Jack Miles débouche sur une autre question, infiniment troublante celle-là, qui concerne directement la pensée bouddhiste : « Une souffrance innocente, pleinement humaine, peut-elle exister ? ».
Plus troublante, peut-être. Mais la réponse me paraît évidente. Encore qu’il faille revenir aux paroles de Jésus et de Bouddha (il ne faudrait pas oublier Mahomet), ces deux communicateurs s’étant efforcés de léguer à l’humanité des idéaux spirituels, l’une des différences fondamentales étant que le second ne se présente pas comme une incarnation divine, d’où peut-être le fait que la Vérité qu’il enseigne ne soit par révélationniste, ce que démontre Môhan Wijayaratna dans sa préface à sa superbe et rigoureuse traduction des 21 textes du canon bouddhique. À la lecture de ces enseignements, et dans la perspective des Nobles Vérités, la réponse à la question de Jack Miles prend une couleur précise. Oui, la souffrance humaine est possible, elle est même nécessaire pour éclairer la direction de la voie. Et si souffrance il y a, c’est bien parce que nous apréhendons difficilement le milieu, ce qu’énonce clairement le dernier entretien, au moment où le Bienheureux dit : « Ô Kaccâyana, les gens s’intéressent le plus souvent à ces deux opinions extrêmes : l’existence et la non-existence [du monde]. Cependant, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, l’apparition du monde ne se produit pas par l’opinion que – ce monde n’existe pas –. En outre, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, la cessation du monde ne se produit pas par l’opinion que – ce monde existe –. » La souffrance ne vient-elle pas de l’incapacité à adopter le point de vue correct, c’est-à-dire à voir la réalité ultime (suchness), la réalité telle qu’elle est ? L’enjeu en vaut la peine : y parvenir aide à simplifier la vie et à libérer son esprit de la névrose.
Paroles de Kundun
Depuis qu’on lui a attribué le Prix Nobel de la paix en 1989, Sa Sainteté le Dalaï-Lama – dit aussi Kundun, c’est-à-dire « La Présence » – est devenue une véritable célébrité. Personnage aussi médiatisé que Jean-Paul II depuis la sauvage invasion de son pays par les Chinois en 1959, Tenzin Gyatso, chef de l’État tibétain, prône une philosophie et une action non violente. On se doute que cette position est loin de toujours répondre – ainsi que le rappelle l’animatrice Catherine Barry dans sa présentation des Sages paroles du Dalaï-Lama5 – aux aspirations de certains jeunes qui souhaiteraient plutôt lutter contre l’oppression et mettre fin à la diaspora en se jetant dans la lutte armée. Or, au lieu de favoriser la libération de son peuple, une telle attitude irait contre les fondements mêmes du bouddhisme Vajrayâna et réprimerait toute possibilité de révolution spirituelle, seul moteur de la liberté individuelle et collective. Maurice Blanchot a pu jadis contester l’authenticité spirituelle de Mahâtma Gandhi à cause, entre autres, de son élitisme et de son européanisme6. À mon sens, Kundun ne saurait en aucun cas essuyer ce reproche puisque sa Voie n’emprunte pas les chemins d’un Autre qui ne mènerait nulle part sinon à une érosion identitaire, mais part de lui-même, de son centre intérieur, posé dans le Présent Absolu, assuré de la nécessité ontologique et cosmique de l’impermanence.
Ce sont les bases de cette posture que les néophytes découvriront dans ce florilège des paroles du Dalaï-Lama. Il y aurait bien sûr mille et une autres manières de présenter et d’ordonner les extraits choisis. Au fond, ce qui importe, c’est la connaissance concrète que chacun peut en tirer dans la mesure où le bouddhisme consiste en une science de l’esprit fort différente de celle de Hegel en ce qu’elle table sur l’expérience pragmatique du sujet au lieu de viser le Savoir Absolu et l’Idée. Réunies en huit sections (le bonheur et l’amour, les émotions, l’autre, la mort, l’esprit, l’éthique et la science, la religion, les enseignements et la pratique) suivies d’un épilogue sur le Tibet, les extraits ne touchent pas qu’aux aspects complexes du bouddhisme, comme par exemple la distinction fondamentale entre karma (qui signifie « action ») et destin. Ils traitent en vérité autant de l’allaitement, des relations de couple, de la sensualité et du désir, de l’éducation que de la télévision, de l’avortement, du droit des animaux ou encore de l’euthanasie et de la pratique de la méditation. Sans jamais verser dans le prosélytisme, le Dalaï-Lama parvient à exposer certains préceptes qui perturberont l’arrogance compétitive de notre petit égoïsme occidental. « D’un point de vue social, lorsqu’une personne vous cause du tort et vous discrédite, il est recommandé de réagir. Du point de vue du pratiquant qui souhaite transformer son esprit, il est toujours préférable de laisser la victoire à l’autre. » La laisser, ne pas la concéder par faiblesse, mais par courage de lui permettre, qui sait ?, de dépasser son orgueil et son moi.
Bref, de ces paroles comme de tous ces livres dont j’ai traité, il suffit de retenir au moins une chose : l’essentiel n’est pas d’acquérir instantanément cette capacité de compassion, de don et de pardon. De toute manière, cela prend des années d’efforts soutenus. L’essentiel est de prendre conscience de l’interdépendance de l’ensemble des phénomènes et des êtres. La solidarité et l’altruisme deviennent alors non pas des vertus et des motifs de gloire, mais des états simples, humbles. Si tu veux la paix, prépare la paix !
1. Jack Kerouac, Dharma, trad. de l’anglais par Pierre Gugliemina, Fayard, Paris, 2000, 421 p. ; 69,95 $.
2. Dom Robert Le Gall et Lama Jigmé Rinpoché, Le moine et le lama, Entretiens avec Frédéric Lenoir, avec la collaboration de Pierre Saurel, Fayard, Paris, 2001, 250 p. ; 34,95 $. De Frédéric Lenoir, on lira en outre, dans le même esprit, La rencontre du bouddhisme et de l’Occident, Fayard, Paris, 1999.
3. Le Karmapa (le mot signifie « Celui qui accomplit une activité de même nature que celle des Bouddhas ») dont il est ici question est un personnage aussi important que le Dalaï-Lama, mais moins connu des Occidentaux parce qu’il n’exerce pas officiellement une fonction politique.
4. Jack Miles, Dieu le Fils, Histoire d’une métamorphose, trad. de l’américain par Odile Demange, Robert Laffont, Paris, 2001, 333 p. ; 34,95 $. Môhan Wijayaratna, Les entretiens du Bouddha, Seuil, Paris, 2001, 266 p. ; 14,95 $. Signalons la parution du Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme de Philippe Cornu, Seuil, Paris, 2001, 846 p. ; 94,95 $.
5. Sages paroles du Dalaï-Lama, présentées par Catherine Barry, Éditions 1, Paris, 2001, 209 p. ; 24,95 $.
6. À ce sujet voir, de Christophe Bident, Maurice Blanchot, Partenaire invisible, Champs Vallon, Seyssel, 1998, p. 57-59.