Nous connaissions l'écriture de Philippe Jaccottet comme une écriture du petit jour et de l'avant-printemps.
De nombreuses fois, il est question dans l'œuvre de Philippe Jaccottet – poésie ou prose des carnets – de ces heures qui normalement précèdent l'éveil ou l'éclosion, mais que par une attention et une concentration particulières le poète transforme en des moments de révélation et de conscience. Alors que les autres hommes sont enfouis dans le sommeil ou perdus dans l'hiver, quelqu'un veille déjà, comme s'il n'avait jamais trouvé le sommeil ou cherché à se blottir dans une absence que favorisent le froid et la nuit plus longue. Si « les mouvements et les travaux du jour cachent le jour* », il est bon alors de se tenir dans cette distance que procurent l'aube ou la fin de l'hiver, ces périodes d'inactivité et d'attente parce que l'isolement emp . . .
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