J'ai mes habitudes de lecture. Au lit, je déclame la poésie. À table, je parcours les nouvelles sur l'éternelle bastonnade planétaire, geste désopilante d'urineurs urinés. Les livres sacrés, je les lis debout, à ma lucarne.
Quand ils m'épuisent, je ne sens plus la vie monter, ni la mort descendre. Je suis ailleurs, loin de la condition inhumaine. Quand les fourmis colonisent mes jambes, je les déplace. Simplement. Je m'appuie sur la réalité objective de la beauté avant de les chasser.
Mais c'est en marchant que je lis Gros mots1, tant ce roman a été écrit pour les hommes aux semelles de vent, pour exorciser Exa, la muse désamusée de Johnny, le narrateur. Johnny... qui n'arrête jamais de narguer l'amour dans tous ses états, qui le décompose en le recomposant de sa dérision. Exa désire Johnny. Ce dernier . . .
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