Rarement voit-on renaître une œuvre oubliée, même d’un oubli amplement immérité. L’heureux cas d’Emmanuel Bove, important romancier français de l’entre-deux-guerres, est à cet égard presque spectaculaire.
Après des décennies d’absence, les premières rééditions des ouvrages d’Emmanuel Bove apparaissent en France à partir de la fin des années 1970. En 2002, à l’initiative de François Ouellet, auteur de deux essais consacrés à Bove1, l’éditeur québécois Nota bene réédite le livre-culte Mes amis [1924] : un succès de vente qui ne se dément pas depuis quinze ans.
En 2015, 70 ans après la mort du romancier survenue en 1945 – il n’avait que 47 ans –, son œuvre entre dans le domaine public. L’Arbre vengeur, entre autres éditeurs, se lance dans l’aventure Bove: après Mes amis en 2015 vient de paraître en avril La coalition (préfacé par François Ouellet), autre roman qu’on qualifie de chef-d’œuvre.
À noter que les « donneurs de voix » du site français litteratureaudio.com proposent à ce jour huit ouvrages d’Emmanuel Bove:
http://www.litteratureaudio.com/index.php?s=emmanuel+bove&sbutt=Ok
1. François Ouellet, D’un dieu l’autre, L’altérité subjective d’Emmanuel Bove, Nota bene, Québec, 1998 et Emmanuel Bove, Contexte, références et écriture, Nota bene, Québec, 2005.