Quelque part dans la vingtaine, elle ne sait plus ce que vivre signifie, ce que mourir représente. Les limites s’égarent entre les souvenirs d’adolescence et le quotidien de jeune adulte, entre les remords d’un accident non survenu et l’envie de croire à une raison d’exister.
La main sans os au début du film, c’est mon corps vide, une peau sans rien à l’intérieur pour la retenir debout, quand la panique se déclenche et que je n’ai aucune idée de ce qui m’arrive. Les doigts engourdis, le sang qui circule au ralenti, les sons comme des lames qui déchirent les tympans, le souffle qui s’accélère, le cœur sur le bord de lâcher. La peur et l’envie de vivre, la peur et l’envie de mourir, soudées l’une à l’autre et m’étirant dans tous les sens. Mon absence de but.
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Les rubriques « Le livre jamais lu » et « Écrivain(e)s méconnu(e)s du XXe siècle » de Nuit blanche ont vingt ans cette année.
* Photo : Anna Quinn