Dans son dernier essai intitulé Apocalypse cognitive, le sociologue, professeur et auteur Gérald Bronner examine les raisons pour lesquelles le temps libéré grâce à la science et aux technologies n’est pas investi comme nous pourrions l’espérer mais bien dilapidé. Il propose une explication quant à la nature de ce drame historique qui s’apparente à un cambriolage affectant durement le « marché cognitif ».
Jamais, dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons disposé d’autant d’informations et jamais nous n’avons eu autant de temps libre pour y puiser loisirs et connaissances du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l’humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d’informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l’envoûtement des écrans et s’abandonnent aux mille visages de la déraison.
Apocalypse cognitive vient de paraître aux Presses universitaires de France.