Olivier Ducharme est chercheur à l’Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec, et il a déjà à son actif quelques essais.
Travaux forcés constitue un plaidoyer en faveur d’une assistance sociale versée sans contrepartie aux citoyens du Québec qui en ont besoin. C’est-à-dire un système qui n’exige pas du prestataire qu’il participe à un quelconque programme de réinsertion à l’emploi, ou qu’il retourne aux études. Un système qui respecte la dignité du citoyen et qui ne se mêle pas de sa vie privée, qui ne cherche pas à savoir avec qui il partage son appartement ou même son lit, le cas échéant. Et qui ne charge pas des « boubou-macoutes » d’espionner les prestataires en questionnant leurs voisins, leurs connaissances, leur facteur et le commis de leur dépanneur, dans le dessein de les prendre en faute. Un système, encore, qui ne jauge pas l’être humain qu’à l’échelle de son employabilité.
Dans son essai, Olivier Ducharme retrace l’histoire et l’évolution de l’aide sociale au Québec. Il mentionne également les demandes de groupes de citoyens qui, depuis longtemps déjà, ont réclamé un salaire minimum garanti pour tous. Une telle mesure pourrait contribuer, quoique de façon bien modeste, à réduire l’accroissement des inégalités. Cependant, lorsqu’un tel programme est envisagé par les gouvernements, il ne s’agit jamais de couverture universelle, puisqu’il est invariablement question d’exigences ou de contreparties.
Mais, toujours, les demandes d’amélioration des conditions de l’aide sociale ou d’instauration de revenu garanti se heurtent à des détracteurs affirmant, notamment, que de telles mesures encourageraient la paresse et nuiraient aux PME, en réduisant leur bassin de main-d’œuvre. En effet, il est à espérer que les gagne-petit se trouveraient alors moins vulnérables et moins dépendants des emplois à bas salaire. Il faut comprendre que la véritable raison qui empêche la mise en place d’un revenu universel minimum est bien qu’on cherche à obliger les plus démunis à accepter des emplois mal payés et, parfois, aux conditions abusives.
Dans Travaux forcés, Olivier Ducharme présente un point de vue souvent mal perçu par la majorité des Québécois. Espérons cependant qu’il finira par être adopté par un plus grand nombre.
ESPACE PUBLICITAIRE
DERNIERS NUMÉROS
DERNIERS COMMENTAIRES DE LECTURE
Loading...