Dernier volet d’une trilogie entamée en 2011 avec Le passage et poursuivie en 2013 avec Les Douze, La cité des miroirs vient conclure de façon magistrale cette épopée postapocalyptique née d’un vœu émis par la fille de l’écrivain : la jeune Iris Cronin avait dit à son père qu’elle aimerait lire « l’histoire d’une fille qui sauve le monde ». Sept ans et près de trois mille pages plus tard, c’est chose faite.
Cet enfant-sauveur, c’est Amy Harper Bellafonte. Elle n’avait que six ans lorsqu’elle fut forcée de prendre part au « Projet Noah », une expérience gouvernementale ultrasecrète visant à tester un virus censé accroître la longévité. Mais les choses ont mal tourné : les douze cobayes qui ont reçu le virus se sont transformés en monstres assoiffés de sang, les « viruls ». Ils ont rapidement plongé le monde dans le chaos et décimé la population. La petite Amy, en revanche, a hérité de certaines caractéristiques des viruls (l’immortalité par exemple), mais pas de leurs pulsions meurtrières. Elle deviendrait, un siècle plus tard, une figure-clé du combat contre le fléau.
À la fin du volume précédent, Amy et ses compagnons étaient parvenus, au terme d’une lutte acharnée et de nombreux sacrifices, à enrayer la menace des Douze. Au début de La cité des miroirs, la vie semble avoir repris ses droits. Les survivants, sortis de derrière les hauts murs qui les avaient protégés jusque-là, s’affairent désormais à rebâtir la société. Mais le cauchemar n’est pas pour autant terminé. Michael Fisher (l’un des principaux alliés d’Amy avec Peter Jaxon et Alicia Donadio) découvre qu’une nouvelle attaque des viruls est à redouter. Cet ultime et effroyable assaut sera mené par Tim Fanning, alias « le Zéro », c’est-à-dire celui par qui tout est arrivé.
La trilogie du Passage est une puissante œuvre d’imagination. Cronin recourt au registre cataclysmique où Stephen King (Le fléau) et Margaret Atwood (trilogie MaddAddam) ont excellé, mais de manière à renouveler le mythe du vampire. Ses « viruls » sont bien plus captivants que les « Enfants de la Nuit » d’Anne Rice. Mais ce n’est pas seulement la richesse de l’imagination qui rend la lecture du cycle de Cronin si envoûtante : la beauté de l’écriture et la subtilité du dispositif narratif (avec ses multiples trames temporelles) y jouent aussi pour beaucoup. Les amateurs de romans tout court apprécieront les clins d’œil à Dickens et à Verne que l’auteur a disséminés dans La cité des miroirs.
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