Le collectif Histoires mutines dirigé par Marie-Ève Blais et Karine Rosso cherche à lier politique et fiction, à associer le féminisme, la sensibilité anarchique et la prise de parole des femmes. C’est une entreprise assez originale que de camper aussi délibérément le champ de la création dans l’intersection entre des récits individuels, une parole commune et une orientation pour transformer le réel. Le projet publié aux éditions du Remue-ménage permet ainsi de saisir l’émergence d’une parole collective (en cernant les concordances dans les démarches) et celle de voix singulières, puisque la majorité des auteures en sont encore à leurs débuts (souvent prometteurs).
Deux choses frappent d’emblée dans ce collectif. D’abord, la parole politique de ces femmes est une mise en scène du corps privé, d’un rapport ambigu, et à interroger, avec les attentes sociales vis-à-vis des jeunes femmes qui prennent la parole. Si le privé est politique . . .
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