Le cœur sombre du titre, c’est celui de Vincent Madigan, un homme rongé par les remords et la culpabilité. Père de quatre enfants qu’il ne voit plus, alcoolique, accro aux médicaments, il entretient des liens avec le milieu criminel. Vincent Madigan est également inspecteur de police. Criblé de dettes, il imagine, pour effacer ses ardoises, de voler le butin d’un groupe de braqueurs qui vient de dévaliser une banque.
Avec trois acolytes qu’il a recrutés – sous une fausse identité – chez les pires criminels des fichiers de police, il monte un raid et réussit à mettre la main sur le magot. Mais dans l’opération, une petite fille est grièvement blessée. Tout s’envenime quand il lui faut exécuter ses complices, ceux-ci ayant découvert son identité. Comble d’ironie, c’est à lui que l’on confie la tâche d’enquêter sur l’affaire.
Madigan veut d’abord trouver l’identité de la fillette blessée et résoudre le mystère de sa présence sur les lieux où s’est déroulé le raid, ceux-ci étant la résidence d’un puissant caïd dénommé Sandia. Avec ce même Sandia, Madigan a passé, il y a bien des années, des accords de « coopérations ». Ses recherches lui permettent de découvrir rapidement l’identité de l’enfant et de retrouver sa mère qui est en cavale parce qu’elle a été témoin d’un meurtre commis par Sandia. Madigan la cachera chez lui, en tombera vaguement amoureux en omettant de lui dire que c’est probablement lui qui a tiré sur sa fille
En parallèle à la première enquête, une autre est menée par un inspecteur de la police interne qui permet de découvrir que le quatrième homme impliqué dans le vol et l’assassinat des trois complices est un policier. Dès lors, il s’agit pour Madigan d’empêcher qu’on remonte jusqu’à lui en même temps qu’il doit montrer patte blanche à Sandia, qui cherche toujours la jeune femme cachée chez lui.
Il serait dommage pour le lecteur d’en dire davantage sur la conclusion de ce roman où R. J. Ellory renoue avec la veine de ses meilleurs ouvrages (Seul le silence, Vendetta). L’auteur britannique qui a fait des États-Unis le cadre de ses fictions possède à un haut degré l’art de construire des intrigues complexes et le souffle qu’il faut pour les développer. Ici il nous permet en plus de pénétrer profondément dans la conscience de son héros en faisant alterner des chapitres d’action avec des chapitres où Madigan soliloque sur les échecs de sa vie. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, on ne peut que recommander la lecture de ce polar à forte densité d’adrénaline.
UN CŒUR SOMBRE
- Sonatine,
- 2016,
- Paris
488 pages
34,95 $
Trad. de l’anglais par Fabrice Pointeau
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