Qu’est-ce qu’un dictionnaire amoureux ? C’est un livre volontairement subjectif qui, sans prétendre à l’exhaustivité, choisit de privilégier les coups de cœur plutôt que l’équilibre de son contenu, en retenant toutefois du principe des ouvrages de référence leur classement de A à Z. Souvent rédigés par des passionnés, mais pas toujours par des auteurs de référence ni des universitaires, ces dictionnaires d’amoureux sont écrits pour plaire aux initiés comme aux néophytes d’un domaine particulier. Ici, les auteurs n’ont pas l’obligation de tout inclure ni de tout couvrir.
Les notices de ce Dictionnaire amoureux de la chanson française correspondent pour la plupart à des noms d’artistes, allant d’Adamo à Zazie, mais aussi à des thématiques (« Cinéma », « Commerce », « Occupation », « Postmoderne », « Yé-yé ») et à quelques immortelles comme « La Marseillaise » et « Les feuilles mortes ». Des paroles de refrains sont parfois incluses, mais on ne trouve pas de discographie systématique. Les notices les plus originales touchent des dimensions transversales et parfois inattendues comme « l’oubli », à propos de ces grands de la chanson d’autrefois (comme André Claveau), vite devenus démodés après leur heure de gloire.
Avec Céline Dion, Félix Leclerc est le seul Québécois à avoir droit à une notice ; on y reconnaît son statut de pionnier, en France comme chez lui. Bertrand Dicale souligne à juste titre l’influence déterminante des premiers enregistrements parisiens de Félix, dès 1951, sur ce qu’on nommera globalement « la chanson française » poursuivie par Georges Brassens, Jacques Brel, Hugues Aufray et tant d’autres au début des années 1950. Tous ces chanteurs emblématiques reçoivent ici les pages les plus convaincantes. Ailleurs, une notice générale sur le Québec rappelle avec enthousiasme la portée de nos piliers (Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Diane Dufresne). Mais en fait, il faudrait un autre dictionnaire amoureux pour couvrir uniquement la chanson du Québec.
Parmi celles qui n’ont pas droit à une notice dans cet ouvrage, on note Nana Mouskouri, cette Parisienne d’adoption née en Grèce, mais aussi Patricia Kaas, Mireille Mathieu, Lio et Zaz, qui ne sont pas mentionnées. On présume que Bertrand Dicale était plutôt amoureux de Barbara, Dalida, Juliette Gréco, Françoise Hardy, Piaf et Véronique Sanson, toutes encensées dans ce très instructif Dictionnaire amoureux de la chanson française.
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