À la suite des nombreux attentats islamistes commis ces dernières années en Occident, et qui ont marqué nos consciences, on a parfois reproché aux musulmans d’ici leur silence à l’égard de ces méfaits.
Voilà l’une de ces voix, intelligente, lucide, éclairée, celle d’Aziz Farès, essayiste d’origine algérienne vivant à Montréal et animateur d’une émission de radio. Farès pose un regard cru sur l’islam au XXIe siècle : une religion « où les interprétations se sont figées dans une doxa que certains voudraient rendre plus absolue que le texte coranique lui-même ».
Arrivé au Québec en 1996, Aziz Farès déplore que « l’hydre totalitaire islamiste [ait] déployé jusqu’ici ses tentacules, en faisant avancer, subtilement, ses troupes dissimulées sous le voile pudique de la religion ». Ces zélotes, camouflés sous la Charte des droits et libertés de la personne, s’expriment pour demander des accommodements « qui n’en finissent pas jusqu’à devenir des exigences […] exprimant au passage un antisémitisme primaire », tout en qualifiant tous ceux qui les dénoncent d’« islamophobes ».
Une stratégie d’autant plus pernicieuse que ces idéologues islamistes font dans les faits la promotion d’un « islam vidé de sa spiritualité », d’une conception « revancharde » de la religion, d’une « volonté hégémonique » en faveur d’une supposée communauté musulmane unie, qui en fait n’existe pas.
Pourquoi la religion musulmane en est-elle arrivée à ce qu’une minorité active de ses adeptes soit prête à faire couler le sang en faveur d’une telle logique absolutiste, fondée sur le délire de la « pureté » d’un Islam originel, conception « qui exclut tout progrès, toute avancée, toute réconciliation » ?
Fort à propos, l’auteur écrit : « Il nous faut admettre que si l’Islam a su apporter culture, civilisation, progrès et même liberté dans un monde alors soumis à la pensée médiévale, il n’a pas pu par la suite s’affranchir de sa propre condition et procéder à sa mutation, préférant revenir aux canons fondamentaux de la religion ». Il ajoute : « Pourtant vivant, le texte a été emprisonné dans le carcan d’une croyance figée ».
Or, il n’y a pas d’Islam authentique, avance très justement l’auteur : l’Islam est ce qu’en font et ce qu’en feront les musulmans, dans la continuité historique. C’est par la « pensée ardente », axée sur la capacité de raisonner, que l’Islam pourra se projeter avec succès dans le futur.
Constat juste, solution idoine, pour une civilisation qui devrait miser sur la sagesse de ce précepte islamique, rapporté par un compagnon du prophète Mohammed ; le titre du livre l’évoque bien : « L’encre des savants est plus sacrée que le sang des martyrs ». Cela devrait bel et bien être la nouvelle devise des islamistes, dont les actions funestes contribuent à faire stagner depuis quelques siècles déjà la culture arabo-musulmane.
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