Philippe Paul a été policier pendant 28 ans, la majorité de ce temps au sein de ce qui est maintenant connu comme le SPVM (Service de police de la Ville de Montréal). Après une brève période comme patrouilleur, il est affecté à un groupe d’intervention. Assez rapidement, il est promu enquêteur et agent d’infiltration, puis sergent-détective à la Division du crime organisé. Il affirme que, dès ses débuts, il est considéré comme dérangeant par certains de ses collègues et de ses supérieurs. On lui reproche son zèle et ses trop bonnes relations avec ses nombreux informateurs. Selon les rumeurs, l’une de ses « sources » serait même un espion iranien. Et, le fait qu’il déclare que « [l]’omerta, couvrant les manquements des policiers, doit être brisée » ne contribue pas à rehausser sa popularité. Surtout qu’il a participé à des enquêtes ayant mené à la condamnation de « ripoux ».
Le 6 décembre 1989, il compte parmi les trois premiers policiers à pénétrer – avant d’y être autorisé – dans l’École polytechnique, le jour de la fusillade où furent assassinées quatorze jeunes filles. On lui en fait le blâme. Pourtant, lui, déplore ne pas avoir pu arriver sur place plus tôt et garde surtout le souvenir douloureux de la victime qui est morte dans ses bras.
L’ex-policier raconte, au fil de son récit, ses relations avec ses informateurs, avec les criminels, avec ses collègues et avec certaines victimes. Il s’agit, virtuellement, d’un polar captivant permettant de suivre Philippe Paul alors qu’il est confronté à des trafiquants d’armes ou de drogues, à des fiers-à-bras extorqueurs, à des membres de la mafia, parfois même à la machine policière. Il est conscient de ne pas faire l’unanimité, et il y a en effet beaucoup de controverses autour de lui. Il admet que « les deux dernières années de [sa] carrière ont été mouvementées », ce qui l’amène à prendre sa retraite plus tôt que prévu.
Dans cet ouvrage, il veut présenter sa version des faits. D’autres personnes impliquées dans les événements relatés ont sans doute des visions différentes. La complexité des activités policières, notamment en ce qui concerne le renseignement, rend difficile de décider où se trouve, de façon indiscutable, la vérité. Mais, chose certaine, la lecture de ces mémoires est captivante.
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