Pascal Millet a vécu douze ans au Québec, suffisamment pour s’inspirer des paysages les plus retirés de la Belle Province et d’en teinter son dernier roman. Dans un village de la Côte-Nord évoluent des personnages inquiétants et vulnérables, mus par des rêves inatteignables et par le désir de vengeance, des personnages qu’on a le goût de prendre par la main et d’autres qu’on voudrait fuir à cause de leur cruauté et qui hantent la lecture de ce court thriller.
Yokosuka ou l’espoir d’un second souffle. Yo-ko-su-ka. Un leitmotiv qui, en quatre syllabes, chasse l’échec si l’on y croit, si l’on y rêve et si… Zeb n’était jamais disparu ! Zeb, le grand frère de Ray, qui lui a toujours fait miroiter cette ville du Japon comme un baume sur leur vie médiocre. Zeb, avec qui Ray devait partir au pays du Soleil-Levant, où il aurait pu recommencer sa vie à zéro et oublier leur famille affectée par l’alcoolisme du père et le regard vaincu de la mère. Maintenant qu’il n’est plus là, Ray erre, tétanisé par l’incompréhension et la déception, dans le cimetière où il entretient de mystérieux échanges avec un fossoyeur anonyme. Des trous dans le sol sont creusés, d’autres disparitions surviennent, des doutes surgissent et des indices mènent vers une vérité dérangeante qui, au fil de la lecture, devient insoutenable.
Sayonara, bouleversant et si réaliste, décrit froidement des scènes violentes par les témoignages des personnages. Un texte simple et efficace qui va droit au but. Les malheurs déboulent et les rêves croulent sous les trahisons. Sayonara, comme l’espérance d’un salut ; Sayonara, comme une solution ultime qui sauve la vie, les mains tachées de sang et les yeux qui brillent.
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