Son courage est connu, sa crédibilité établie. On a entendu ses reportages sur la Tchétchénie, l’Irak ou l’Afghanistan. Qu’elle intègre au récit de sa « dernière mission en Afghanistan » un compte rendu de ses contacts avec l’armée canadienne intéressera quiconque se demande ce que réussit là-bas le Canada.
Le grand bénéfice à retirer de ce compte rendu, ce sera le nettoyage qu’il effectue dans l’information de consommation courante. « […] l’amalgame entre humanitaire et militaire » crée la confusion. Les soldats ignorent les beaux discours : « Nous autres soldats,… ce qu’on veut, c’est du combat, de l’engagement… Mais il n’y en a pas » ; « Grâce aux 88 000 dollars canadiens annuels (primes comprises), sa femme et ses trois enfants sont à l’abri du besoin ». Le responsable de la Commission indépendante pour les droits de l’homme à Kandahar « récite des réponses toutes faites dans le cadre de ce qu’il pense pouvoir divulguer, c’est-à-dire rien » Devant le reportage de CNN sur l’évasion de 40 talibans, Nivat écrit : « […] je suis moi-même choquée par la façon dont est traité [sic] l’annonce de la récente évasion des prisonniers, volontairement va-t’en-guerre et sensationnaliste ». Le plus triste ? Les ONG dépeuplent les écoles ! « […] la plupart des jeunes Afghans parlant correctement l’anglais sont presque aussitôt recrutés par les ONG et les structures humanitaires qui leur proposent salaires et plans de carrière inexistants dans le système afghan. » Au bout d’une enquête dite sérieuse, « il fallait annuler la licence de fonctionnement de 1935 organisations non gouvernementales internationales ». Simples exemples…
Cela dit, que pense Anne Nivat du travail canadien en Afghanistan ? Elle sait gré à l’armée de son accueil, mais elle n’est pas dupe de ses relationnistes. « J’ai la confuse impression que les individus de ce camp, certes coupés de leurs familles et loins [sic] de leurs [sic] pays (ils l’ont choisi), ne sont pas vraiment ici pour ‘apporter la démocratie’ au peuple afghan […]. Jeunes pour la plupart (40 ans maximum), non seulement leur connaissance de la société afghane, qu’ils sont censés aider à promouvoir une – meilleure gouvernance – et protéger des bad guys, est à peu près nulle, mais, surtout, elle ne les intéresse pas. » À retenir.
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