Né trois ans après Sartre, mort la même année que lui, Roland Cailleux (1908-1980) fut l’exact contemporain du philosophe, auquel il a consacré un livre peu révérencieux – L’escalier de Jean-Paul Sartre, sous le pseudonyme d’Yves Lecœur (Gallimard, 1956) –, mais connut une trajectoire bien différente. Orphelin de père à dix ans, il fait de brillantes études secondaires à Paris et devient docteur en médecine, en 1932 – l’année du Voyage au bout de la nuit – avec une thèse sur l’homéopathie, sujet neuf à cette époque.
Entre-temps, il avait découvert l’œuvre de Proust à seize ans, expérience cruciale de sa future activité littéraire, et fréquenté les milieux surréalistes. À l’instar de Céline, donc, de Georges Duhamel, mais plus près de lui, dans le temps comme dans le ton, de Jean Reverzy ou de Jacques Chauviré1, Cailleux fut d’abord m . . .
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