Rosamond n’est plus. Dans sa maison, sa nièce Gill découvre un legs bien particulier pour Imogen, sa lointaine cousine au deuxième degré, qui doit avoir maintenant dans la trentaine : quatre cassettes de quatre-vingt-dix minutes et vingt photos. Mais Imogen reste introuvable. Avec ses filles Catharine et Elizabeth, Gill plonge alors dans les souvenirs de sa vieille tante qui dévoilent le passé chargé de trois femmes qui lui étaient chères : Béatrix, Théa et Imogen. Un portrait de famille émouvant qui révélera le triste destin de Béatrix, la sœur de sang de Rosamond, et de ses descendantes, un portrait sans complaisance pour élucider l’énigme d’une lignée.
Avec talent et justesse, Jonathan Coe trace, dans La pluie, avant qu’elle tombe, vingt scènes de la vie de Rosamond depuis l’évacuation des enfants pendant la Seconde Guerre, origine de son séjour chez oncle Owen et tante Ivy à Warden Farm, jusqu’à son cinquantième anniversaire.
Un voyage en Auvergne, un oiseau mort, une chanson fétiche, un disque qui tourne toujours lorsqu’on trouve le corps de Rosamond des épisodes négligeables dans la trame d’une vie et sans liens apparents mais qui prendront néanmoins un sens nouveau après que Coe, démêlant l’écheveau du passé en relatant des faits anodins et des moments plus dramatiques, les aura mis en perspective. Des événements qui parfois, par un jeu de perspectives justement, prennent un éclat surnaturel. « Est-ce que c’était vraiment des coïncidences ? Si seulement elle pouvait prendre du recul pour avoir une vue d’ensemble. [ ] Le sens qu’elle recherchait était perdu. Pire encore : il n’avait jamais existé. C’était impossible. Ce qu’elle espérait trouver n’était qu’une chimère, un rêve, une chose irréelle : comme la pluie avant qu’elle tombe. »
Un roman achevé dans lequel une voix de femme raconte de singulières histoires d’amour.