« Les vraies armes de destruction massive que George Bush et son état-major ont feint de chercher partout ne sont pas des gaz toxiques ou des virus mortels, mais la pauvreté et l’injustice sociale. » Ces paroles fortes de Son Éminence Oscar Rodríguez Maradiaga, cardinal du Honduras, démontrent clairement à quel point il est scandalisé par l’injustice et l’inégalité croissantes engendrées par la mondialisation. Il est persuadé que ce sont là de graves menaces à la stabilité et à la paix mondiales.
De la difficulté d’évoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoin présente une série d’entretiens accordés par le cardinal au journaliste français Eric Valmir ; l’ouvrage est complété par trois discours qu’il a prononcés à diverses occasions.
Au fil de ses paroles, on découvre quel combat acharné cet homme et ecclésiastique hors du commun mène contre la pauvreté et l’exclusion qui sont le lot de tant d’êtres humains du tiers-monde. Cela lui vaut d’être souvent qualifié de « défenseur des pauvres » par la presse d’Amérique latine. D’ailleurs, sa renommée dépasse maintenant le cadre du sous-continent, à tel point qu’on dit de lui qu’il pourrait bien devenir le premier pape du Sud. Depuis 2007, il est président de Caritas, une ONG qui regroupe de nombreuses organisations caritatives catholiques réparties dans le monde. Auparavant, en tant que président du Conseil épiscopal d’Amérique latine, il a participé aux négociations avec le G8 qui ont mené, en juillet 2005, à l’annulation d’une partie de la dette de dix-huit pays pauvres. On le constate, le cardinal Rodríguez Maradiaga ne se contente pas de demander plus d’équité et de justice, il y travaille d’arrache-pied, inspiré par les pensées de saint François de Sales et par l’engagement de Don Bosco.
Pourtant, l’énergie qu’il déploie et les résultats qu’il obtient ne lui valent pas que des éloges. Comme il n’hésite pas à dénoncer la corruption et les abus de pouvoir, il est l’objet de menaces et a dû se résoudre à se faire accompagner d’un garde du corps lors de ses déplacements. Mais, on le devine, cela n’empêche pas un tel homme de poursuivre son œuvre