Subtilement rattachées les unes aux autres ou se permettant un vol entièrement autonome, les vingt nouvelles que propose ici Michel St-Denis dépeignent ou évoquent un univers où rares sont les échanges cordiaux ou même épidermiques entre les humains, leurs semblables et la vie. Non seulement la solitude est partout, mais elle s'enferme dans diverses formes d'incommunicabilité. On ne rejoint pas les autres, on vit sans eux comme ils vivent sans nous, et cela est irréversible. On ne se demande pas si cela est injuste, on constate qu'ainsi vont les choses. Tel s'installe sur un banc en espérant attirer quelques regards, mais la mort s'intéresse à cette présence avant que le fassent les vivants. Il suffit que meure le chien bien-aimé pour que la jeune fille renonce à tirer sa misérable famille de sa somnolence. Le suicidaire rate tout, y compris son suicide ; douloureuse ironie, il meurt au moment où il allait se raccrocher à la vie. Un . . .
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