Voici un premier roman volumineux et difficile à classer : science-fiction façon Jules Verne ? pur roman d’aventures ? roman d’initiation ? Bien que l’on parle sur la quatrième de couverture d’un roman empreint d’un érotisme noir qui secoue les conventions, les scènes subversives se révèlent bien inoffensives et ne font nullement du roman de Gordon Dahlquist un roman érotique.
Dans un pays qui rappelle l’Angleterre du XIXe siècle se déroule une bien étrange chasse aux sorciers : Celestial Temple, une jeune femme délicate et éconduite par son fiancé, Abélard Swenson, le médecin d’un prince assez quelconque, et Chang, dit « le Cardinal », un tueur à gages vêtu d’un manteau rouge, font fortuitement connaissance alors qu’ils filent les mêmes dangereux perfides manipulateurs qui expérimentent un obscur procédé alchimique à base d’indigo naturel sur des innocents qui soit leur deviennent complètement soumis, soit sont tués.
Gordon Dahlquist entraîne ses lecteurs dans une dédaléenne intrigue de laquelle on retient surtout que des héros, experts ou néophytes, déjouent toutes les embûches, survivent aux attaques mortelles de diaboliques protagonistes épris de pouvoir, de rêves et de sexe et sont les complices d’un auteur à l’imagination fertile, certes, mais à l’ardeur juvénile.
La seule chose que bouscule en fait Les mangeurs de rêves, ce n’est pas la pudeur ni les conventions mais bien notre horaire car sa longueur excessssssive produit des effets soporifiques. Et l’auteur, semble-t-il, concocte une suite.