Enseignant au chômage désSuvré et dépressif, Simon, qui est obsédé par le souvenir de son ex-petite amie, kidnappe Sam, le fils qu’elle a eu avec Joe, son mari. Anna, mère de Sam, navigue à l’estime dans un mariage qui prend l’eau. Son courtier de mari, quant à lui, fréquente depuis deux ans Angélique, prostituée de son état, une amie de Simon qui se trouve également parmi les amis d’Alex, le psychiatre de ce dernier. Des hasards et des coïncidences ? À tout le moins, une histoire rocambolesque !
Des situations troubles, ce n’est donc pas ce qui manque dans ce singulier roman du jeune auteur australien de 41 ans. Dense et intense, le récit d’Elliot Perlman démontre une grande acuité d’esprit. L’alternance des voix et des points de vue est un redoutable défi pour un auteur, notamment dans un roman de cette envergure ! Or Elliot Perlman réussit à captiver son lecteur avec cette histoire dont la construction est impressionnante. Ce chassé-croisé de témoignages dénote certes chez l’auteur des talents d’écrivain, mais il révèle aussi un fin psychologue. « Les striations singulières qui définissent la personnalité de l’individu sont trop nombreuses pour être d’emblée reconnaissables, même par un observateur attentif. Une personne que nous pensions connaître peut subitement devenir quelqu’un d’autre, quand des fibres de sa personnalité jusqu’alors dissimulées sont poussées au premier plan par les circonstances. »
Ambiguïtés met en scène sept personnages tourmentés dont les vies sont liées et qui tentent, tant bien que mal, de vivre au mieux avec leurs contradictions, leurs amours, leur ambivalence et leur conscience. Sept témoignages qui sont autant de récits dans le récit sept versions d’un même événement qui rappellent au lecteur la complexité de l’être humain et le lot d’ambiguïtés qui orientent inexorablement les relations humaines.