Œuvre d’un auteur algérien qui écrit sous le pseudonyme de Yasmina Khadra, L’attentat porte sur la crise identitaire du peuple palestinien privé de ses terres et réduit à un état de dénuement national, et sur les attentats kamikazes qui ont déchiré ce territoire. Le récit s’ouvre sur la disparition de l’épouse d’un chirurgien arabe naturalisé israélien. Elle prit l’autobus un matin pour se rendre chez sa grand-mère et l’on retrouva son corps déchiqueté sur la scène d’un attentat kamikaze.
La vie du héros bascule soudainement et il cherche à percer le secret de cet acte incompréhensible, le signe qui aurait pu en être l’annonciateur. Il entre alors dans le monde de la filière terroriste des kamikazes pour qui le sacrifice de leur vie paraît être la seule rédemption. Comme le narrateur lui-même, on a de la difficulté à comprendre ce qui anime ces héros de l’immolation. Il se demande s’il n’est pas inconsciemment responsable du geste de son épouse, puis découvre une possible infidélité conjugale ; mais le mystère demeure toujours complet, car il réside dans le calvaire même du peuple palestinien auquel seul peut correspondre ce geste désespéré de fierté vengeresse.
Le récit est écrit de main de maître et nous fait partager les perplexités et les angoisses du héros dans sa recherche, au terme de laquelle il trouve à son tour la mort dans un attentat contre un chef intégriste religieux. L’horreur du récit se mêle aux charmes multiples de ce territoire écartelé. Une belle et pathétique histoire d’amour.