J’ai lu ce roman qui se déroule principalement à Kaboul aussitôt après avoir lu Le libraire de Kaboul, un passionnant reportage d’Asne Seierstad sur l’Afghanistan. On y retrouve les mêmes traits de caractère afghans, la même allure altière des hommes et la même soumission imposée aux femmes, qui savent parfois la contourner. Aussi la même austère majesté d’un paysage montagneux et la même obsession des envahisseurs russes et talibans qui ont littéralement démoli le pays.
C’est l’histoire de deux frères qui se côtoient sans savoir qu’ils ont le même père, l’un de descendance aristocratique, l’autre d’une ethnie inférieure par sa mère. On assiste, tout au cours du récit, à la relation amour-haine des deux garçons, relation qui se prolonge même au-delà de la mort de l’un d’eux, qui laisse un fils derrière lui. L’intérêt de ce roman très attachant et très bien mené par l’auteur, lui-même familier de ce pays, est de nous introduire dramatiquement à la psychologie très complexe de ce peuple aux contrastes frappants entre sa fierté presque arrogante et la misère à laquelle l’ont réduit les invasions successives qu’il a dû subir.
Ce tableau vivant complète de façon très concrète les témoignages regroupés dans Le libraire de Kaboul.