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LE CHRIST PAÏEN
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Même si l’auteur se défend de vouloir agresser le christianisme, sa thèse sera jugée sévèrement par nombre de croyants. Difficile de ne pas susciter la controverse quand on considère la Bible comme un décalque tardif de la mythologie égyptienne et qu’on doute de l’existence d’un Christ historique. Il ne s’agit pourtant pas d’un pamphlet contre la foi ou même contre les Écritures, mais d’un plaidoyer en faveur d’une lecture moins littérale de ces textes. Puisqu’il s’agit de mythes, écrit Tom Harpur, qu’on cesse d’ergoter sur la beauté du temple de Salomon ou sur les miracles censément opérés par un Christ de chair et de sang. Il y a maldonne quand on demande à une parabole de subir les tests étroits de l’histoire. « La grande vérité, qui est que le Christ devait s’incarner en l’homme, que le principe christique pouvait se trouver en chacun de nous, devint l’affirmation irréfragable que le Christ s’était incarné en un homme.»
Tom Harpur est d’autant plus porté à contester la valeur proprement historique de la Bible que la majeure partie de son contenu faisait partie des mythes égyptiens depuis des millénaires. Les « miracles » dont parlent les Évangiles, on les retrouve, souvent mot à mot, dans les « mythes » de l’ancienne Égypte. De même que l’Égypte décrivait déjà la trinité, l’enfantement du sauveur par une vierge, la transfiguration, le rituel de l’eucharistie, la résurrection de Lazare, la crucifixion… Il faudrait également laisser de côté certains « embellissements » peu crédibles. Quand, par exemple, la Genèse envoie le serviteur d’Abraham chercher au loin une épouse pour Isaac, comment croire qu’il prit la tête d’une caravane de dix chameaux ? Ces bêtes de somme ne commencèrent à se répandre dans la région que… cinq cents ans après les dates bibliques…
À en croire l’auteur, la théologie de l’incarnation propose à chaque personne de s’approcher d’un idéal. On la vide de sa véritable signification si on donne comme assises à la foi le modèle d’un Christ très probablement inexistant et des récits entendus comme des comptes rendus journalistiques. On s’étonnera cependant de voir l’Égypte recevoir tous les hommages, alors que Sumer et Gilgamesh sont mis sur la touche.