Le détective Elvis Cole est aux prises avec un enlèvement d’enfant, ce qui a de quoi émouvoir car les rapts d’enfants sont particulièrement odieux. Mais les circonstances dans lesquelles le jeune Ben disparaît ont de quoi remuer encore davantage : fils de la petite amie de Cole, dont il a la garde en l’absence de celle-ci, Ben serait victime d’un complot visant à faire payer au détective la trahison dont il se serait rendu coupable pendant la guerre du Vietnam. Or Cole a beau se repasser le film de son aventure au Vietnam, il n’arrive pas à retracer qui aurait pu faire le coup. Et les choses se corsent encore davantage lorsque arrivent de Louisianne le riche homme d’affaires Richard Chenier et ses sbires. D’autant que Chenier, le père de Ben, ne peut blairer le détective qui a conquis le cœur de son ex…
Alors que le temps file, tout le monde fait sa petite enquête : bien sûr, la policière Starkey et son équipe se chargent de passer au crible les lieux présumés de l’enlèvement, Chenier et Myers, le chef de la sécurité de son entreprise, et ses fiers-à-bras suivent leur propre piste, qui vise à incriminer Cole, et enfin, Cole et son acolyte Joe Pike mènent une enquête parallèle. Pendant ce temps, le jeune Ben est mis au parfum des méthodes d’extorsion des mercenaires qui, on s’en doute, ne font pas dans la dentelle…
Un roman efficace, dont l’intrigue, prenante, n’est pas exempte de coups de théâtre. Le pouvoir évocateur des descriptions de Robert Crais contribue à créer une atmosphère oppressante. « Le soleil flamboyait rageusement au zénith, et l’énorme chaudron du canyon frisait l’ébullition. L’air de la ville remontait jusqu’ici sous la forme d’une brise nonchalante qui puait le soufre. » Enfin, on a aussi droit à une impressionnante description d’un épisode de la guerre du Vietnam digne de Black Hawk Down de Ridley Scott !
Robert Crais n’en est pas à son premier succès et, à en croire la critique, Le dernier détective ne sera pas son dernier.