La poésie de François Cheng ne connaît pas les épanchements personnels dont se repaissait la poésie romantique. Ici tout relève de la saisie des instantanés, une fleur, un rameau, un nuage, un oiseau qui deviennent langage et expriment des émotions ou des illuminations qu’on pourrait qualifier d’objectives et où le poète retrouve le sens d’un monde que la magie du vide interstitiel engendre par mille rencontres inopinées, ou le glissement d’un mot ou d’un sens sur l’autre. Les mots y sont placés avec une sobriété qui leur assure la plus grande résonance et les propulse sur la page comme des messages essentiels.
Cela donne une poésie d’une beauté et d’une simplicité formelles presque diamantaires.