Le débat sur la culture québécoise – on parle même parfois de « civilisation québécoise » (Françoise Tétu de Labsade) -, sur l’existence ou la légitimité d’une littérature spécifiquement québécoise, est, semble-t-il, à l’image de celui sur la langue ou sur le statut politique du Québec, aussi interminable qu’insoluble… du moins dans certains milieux. S’il apparaît difficile de tout résoudre d’un coup, on peut du moins mettre dans la poche de son veston préféré une petite bible récemment rééditée chez Typo : La littérature québécoise depuis ses origines, de Laurent Mailhot. L’auteur, une sommité en la matière, présente un agréable survol de la totalité de la littérature québécoise, des Relations des Jésuites à la jeune dramaturgie, de la nouvelle poésie aux essais les plus divers.
Le style souvent léger de Laurent Mailhot lui permet de se concentrer sur l’essentiel. Donc, ici, pas de longues digressions, ni états d’esprit personnels. Pas de surenchère sociohistorique non plus. L’auteur s’arrête sur certains auteurs plutôt que sur d’autres, résume certaines œuvres (ces choix ne sont bien entendu pas vides de sens, mais il faut bien en faire) et présente parfois l’ensemble des écrits d’auteurs jugés significatifs ou dont l’œuvre, même réduite, a influencé la société. On retrouve donc les incontournables Groulx et Garneau, Dubé, Tremblay et Ducharme, Borduas, Ferron, Gauvreau, mais aussi des écrivains peut-être moins connus comme Jean-Jules Richard ou Gaëtan Brulotte.
Cette nouvelle édition en format de poche est l’outil de référence parfait pour l’étudiant en littérature québécoise, mais elle saurait aussi être un cadeau idéal pour celui ou celle qui croit tout savoir sur la littérature d’ici…