Le premier ouvrage de Sébastien Filiatrault, jeune essayiste de la mi-vingtaine, étudiant en sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal, remplit-il la séduisante promesse faite par son éditeur en première de couverture (« Le livre avec lequel on bâtit un monde meilleur ») ? Malheureusement, non.
Sébastien Filiatrault déplore le manque de vision et d’engagement de ses semblables. Traçant le portrait – peu encourageant – de la société québécoise où « la politique est un cirque », il invite ses pairs à interroger les valeurs qui leur ont été transmises par les générations précédentes (baby-boomers et X) et à en choisir de nouvelles, adaptées à leur réalité. « Le party est terminé », dit-il, et l’heure est au bilan : la consommation, l’individualisme et la compétition, qui guident le monde occidental, ont dirigé ce dernier vers un dangereux cul-de-sac, et il faut maintenant faire demi-tour, trouver « le chemin du changement », pour mettre fin à un « système menaçant le bien-être de l’humanité ».
Si les constats de l’auteur sont généralement justes, quoique pas tellement neufs (il faut s’occuper de l’équilibre de l’écosystème, la convergence des médias est inquiétante, etc.), ils ne savent pas mobiliser le lecteur. Simplistes, ses propos ne sont pas exempts d’une certaine naïveté. Pour « bâtir un monde meilleur », il faut certes des idées, mais aussi des solutions concrètes, un programme d’action. Or, sur ce plan, le livre de Sébastien Filiatrault faillit à la tâche. Bien qu’il désire « sortir de la simple dénonciation », l’auteur demeure prudent, n’ose pas s’avancer, se mouiller. Néanmoins, si Génération IDéaliste n’incite pas à l’action et à l’engagement, l’ouvrage constitue une bonne initiation au courant de pensée altermondialiste.