Une femme épie ses voisins de sa fenêtre comme d’autres regarderaient un mauvais soap à la télé La trentaine bien sonnée, l’agent immobilier Judith Niels se comporte dans la vie en général et avec les hommes en particulier comme une adolescente : amatrice de magazines de mode regorgeant de clichés et de recettes pour plaire, d’une ardeur juvénile dans ses emportements-débordements, prête à tout faire, prête à tout croire , une gamine dans un corps de femme, cette Mademoiselle Niels ! Devant le premier venu, la voilà qui déjante, qui se remet à croire au prince charmant, elle qui, pourtant, a vu neiger
Entre sa déprime de célibataire, ses « Ménages dans la Tête », son « Carnet », ses excès de confiance et ses inévitables déconvenues, Judith Niels se joue à elle-même la comédie de la fille indépendante, de la « crocodilesse » comme elle se plaît à dire, et patauge tant bien que mal dans la vie en quête de cette « Présence » mille fois rêvée. Puis, conséquence d’une crise d’hystérie dans une agence de voyage, la voilà qui part en Islande avec un étranger qui lui a fait l’aumône d’une baise, celui qu’elle investit désormais du rôle de la « Présence ». « Et après ? Pas d’après. Aller simple. Puisqu’il a dit avec moi, puisqu’il a dit dans le fond. Vol sans retour. C’est parti pour l’amour. »
Suit le long trop long récit d’une déception amoureuse carabinée. Dans un récit-capharnaüm, Irène Frain joue des mots comme des polices de caractères, des pictogrammes, des néologismes, des onomatopées (ce qui finit par lasser) pour décrire les états d’âme de la coquette ingénue de trente printemps.
Un récit humoristique ? Plutôt l’histoire pas vraiment drôle d’une belle au bois dormant moderne.