Dans un récit policier à la croisée des routes de Léon Bloy et de Raymond Abellio, mais surtout inspiré du « nouveau prophétisme » de ce dernier auteur, Maurice G. Dantec nous offre une vision apocalyptique du monde centrée sur l’incarnation du Mal. Le héros-narrateur subit lui-même une complète transformation psycho-physiologique vers un état second ouvert à une perception globale de nature cosmo-spirituelle.
Écrit dans un style flamboyant propulsé par les vocabulaires de la cybernétique et du numérique, le cours tumultueux de ce livre se brise parfois, comme poussé par l’emportement du héros, pour devenir un réquisitoire, car il est une forme de procès, d’accusation contre notre monde. Le héros tente de s’identifier aussi bien à l’une des enfants sacrifiées ignominieusement à des expériences criminelles en vue de produire des robots charnels, qu’aux tueurs eux-mêmes pour saisir la nature profonde du mal qui les inspire.
Comme le souligne l’auteur en quatrième de couverture, « Villa Vortex est une chronique de la mort annoncée des démocraties européennes, vue depuis le processus du fascisme, soit la guerre de tous contre tous, et cela jusqu’au-delà des frontières de la vie et de la mort ». On voit qu’il y a là amplement matière à une réflexion profonde.