Histoire souvent contée du petit gars né en Gaspésie dans les années quarante, fils de cultivateurs, vivant dans le rêve d’un autre avenir ! À 12 ans, un premier amour à qui Royal envoie, par pigeon voyageur, une fausse bague de fiançailles ; l’oiseau ne dépose qu’une fiente dans la main de la bien-aimée. Voué à la prêtrise, il aura la possibilité d’aller au collège mais il laissera un ami terminer ses études à sa place. Il veut devenir magicien, jonglant entre réalité et illusion, affrontant le risque, toujours fidèle à la vérité de ses outils de magie. Une manière de transgresser ses propres limites Un bref retour au village lui laisse l’impression amère d’y être devenu un étranger. Il abandonne tout pour entreprendre un tour de l’Amérique !
Une cinquantaine d’années plus tard, amputé d’une jambe puis d’un pied, trépané, vieilli, atteint d’un cancer incurable, il raconte sa vie à un ami de jeunesse retrouvé par hasard, dégustant soir après soir les ressources de cette mer jamais oubliée.
Les personnages s’expriment dans le langage populaire appris dans l’enfance, tournures de phrase particulières, descriptions parfois vulgaires ; le vocabulaire des campagnes pour parler des filles et du sexe. Dévochirer de trois coups de patte et de gueule. Dégraisser un ventre avec un petit aspirateur à graisse. Rehausser les fesses en tranchant dans le vif du jambon… Humour gouailleur d’un homme déçu par la vie ! L’histoire reste simple, à l’image de son héros. Trois femmes partageront successivement sa vie, quelques accidents surviendront, finalement apparaîtra sa petite-fille venue étudier à Montréal. Disséminées dans le texte, des réflexions sur l’amour, la vie, la mort, les développements technologiques, le 11 septembre à New York, la transmission des gènes et le clonage… La fin même du héros est banale ! Il est happé, au milieu de la rue, par un bolide que conduit un jeune de 16 ans.