« Qu’est-ce que j’ai à m’inquiéter ? Le placard est bien assez grand pour moi. » Ainsi débute L’harmonica. C’est pour sa protection, pour sa sécurité, qu’une femme est ainsi séquestrée. Au fil de ses réflexions et des dialogues qu’elle entretient avec celle qui la retient captive, la prisonnière se révèle petit à petit. Sa vulnérabilité et sa perspicacité transpirent de ce qui apparaît être son délire ou plutôt ses délires. Ainsi dira-t-elle : « Il arrive que les prisonniers soient libérés un jour. Mes barreaux à moi sont imprimés dans ma peau. Pour toujours. Mon numéro est cousu par en-dedans. Ma prison est permanente. »
L’harmonica est le quatrième ouvrage publié par Marie-Andrée Donovan. C’est un récit écrit tout en finesse. Déjà avec son remarquable Mademoiselle Cassie, pour lequel elle a obtenu le Prix littéraire 2000 du journal Le Droit, elle s’était révélée une auteure de grand talent. Elle poursuit sur la même lancée avec un ouvrage qui est certes noir, mais où sensibilité et imagination sont les principaux ingrédients.