C'est comme une vieille habitude : j'entre dans une librairie avec l'intention d'acheter Les versets sataniques, j'en ressors avec deux ou trois livres sous le bras, mais pas l'ombre d'un verset. Ma main survole le livre en question, finit par s'en saisir, à contre-cœur, je dirais, le feuillette un moment, le redépose et va tout naturellement se poser ailleurs.
Jusque-là, rien de grave. On lit autre chose, voilà tout. Mais la question demeure, précisément celle que pose la rubrique du « Livre jamais lu » : pourquoi lit-on tel livre et pas tel autre ? Ou mieux : pourquoi résiste-t-on à une œuvre ? Et d'où vient cette résistance ? De l'œuvre ? De son auteur ? Du lecteur ?
Risquons une explication : la présence de l'auteur, je dirais l'encombrante présence de l'auteur. Plus qu'aucun autre sans doute et bien malgré lui, Salman Rushdie a été propulsé sur . . .
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