Pêcheur fils de pêcheur. On croirait tracé d’avance le parcours de Roland Jomphe. Que faire sinon pêcher quand on naît à Havre-Saint-Pierre face à la mer et qu’on est tôt embarqué au côté du père ?
Roland Jomphe, de fait, sera pêcheur, mais aussi sacristain et secrétaire-trésorier de la municipalité. Surtout, il sera poète, héraut de la Minganie, historien chaleureux de l’archipel de Mingan. Mort en 2003 à l’âge de 86 ans, il vient d’être honoré par Parcs Canada qui a donné son nom à un sentier de l’île Niapiskau. L’événement survient vingt ans après que la création du parc national de l’Archipel-de-Mingan est intervenue pour protéger le site de la voracité d’intérêts privés. L’hommage, fait inusité, s’adresse à un poète.
Pour diverses raisons, Roland Jomphe concentre une bonne partie de sa production poétique entre 1978 et 1987. Entre autres bouquins, De l’eau salée dans les veines (1978), À l’écoute du temps (1983), Amour et souvenance au cœur de la Minganie (1986), Sur le rivage de la vie (1986), À l’ombre d’un village (1986), « Confidences » des îles (1987). Dans certains cas, le poète offre au soutien de ses éloges ses propres photographies. Plusieurs sont magnifiques. S’ajouteront diverses collaborations avec les services fédéraux de l’environnement et l’administration des Parcs nationaux et, au bénéfice de touristes de toutes provenances, des centaines de conférences sur le patrimoine de Havre-Saint-Pierre. On comprend sans peine les hommages accumulés sur sa tête : Ordre du Canada, Ordre du mérite nord-côtier, Ordre du mérite de l’Association France-Québec, Ordre national du Québec… Son sens de la continuité a aussi incité Roland Jomphe à constituer à son nom un fonds patrimonial aux Archives nationales du Québec.
Souplesse et continuité
Né en 1917, Roland Jomphe est révélé à l’ensemble du Québec par une émission à l’écran de Radio-Canada en février 1978. Le réalisateur écrit : « Des cinquante-quatre témoins apparus à l’écran durant les deux ans qu’a vécu Sous le chêne de Mambré, Roland Jomphe aura soulevé le plus d’enthousiasme et de sympathie. À cause de son authenticité, de sa simplicité, de sa poésie » (De l’eau salée dans les veines, 1978). L’entrevue constitue la base de ce petit livre, le premier (à ma connaissance) à porter la signature de Roland Jomphe. L’espace que laisse la transcription de l’émission, Roland Jomphe le meuble avec une série de poèmes. Ce sera le départ d’une nouvelle vie. Ce qui était jusqu’alors réservé aux amis et à l’entourage immédiat entre dans la littérature québécoise. Sur cette lancée, Roland Jomphe publiera, souvent à compte d’auteur, une dizaine de livres multipliant les poèmes ou les descriptions lyriques des îles de la Minganie.
Si Roland Jomphe a abandonné la pêche, la mer s’impose toujours à son regard et stimule inlassablement sa ferveur. Il n’est pas le seul à avoir pivoté vers autre chose. Depuis la découverte de titane à Havre-Saint-Pierre, le bruit de l’usine emplit le ciel et la circulation des vraquiers convertit les pêcheurs en mineurs. Depuis 1948, la mer n’est plus la principale dispensatrice de travail. Roland Jomphe, quant à lui, s’est toujours tenu loin de la mine. Il s’est adapté, mais quelque chose le heurte dans la désinvolture de ceux qui, comme la Compagnie de la Baie d’Hudson ou Dome Petroleum, ont privé les îles de leur sérénité et n’ont vu en elles qu’un prétexte à commercialisation. Il a observé la mutation de son monde avec, sa poésie en témoigne, beaucoup de nostalgie.
Solitaire et lyrique
À l’évidence, 1977 a rudement secoué Roland Jomphe. Son épouse Adeline meurt en novembre, alors qu’il double lui-même le cap de la soixantaine. Publié l’année suivante, un poème intitulé « L’incompris » témoigne d’un ébranlement sans pareil. « Au jardin de ma vie il y avait sept fleurs / Mais la plus belle était poussée depuis longtemps / […] Comme le temps s’en va souvent sans rien nous dire / Les autres fleurs y ont changé comment le dire / Mais le destin qui nous poursuit n’a rien compris. » Roland Jomphe fournit lui-même la clé du poème dans le même recueil, De l’eau salée dans les veines : « Sept fleurs / 6 enfants et mon épouse // Incompris / Lorsque je suis devenu seul, à cause du décès de mon épouse, je me suis aperçu que mes enfants ne m’avaient pas compris, le garçon ne savait pas si je m’adonnerais avec sa femme. Ma fille ne savait pas si je m’adonnerais avec son mari. Moi je croyais que je pourrais m’adonner avec n’importe qui ».
Page douloureusement explicite et dont on cherche vainement l’analogue dans l’œuvre de Roland Jomphe. Peut-être des intimes parviendraient-ils à sentir un ange passer dans le frémissement de tel vers, mais jamais plus Roland Jomphe ne débridera la plaie. Jamais le poète ne reviendra sur ces phrases qui résonnent comme un glas. Alors que la femme, dans tant d’explorations poétiques, polarise la pensée, elle n’occupe aucun espace dans l’œuvre de Roland Jomphe. Pour lui, contrairement à d’autres, les yeux d’Elsa appartiennent à un monde intime dont il tait pudiquement les pulsions.
« La mer, toujours recommencée… »
Face à la mer, tous ne deviennent pourtant pas des Gilles Vigneault. Dans le cas de Roland Jomphe, l’éclosion d’un talent de poète détonne de façon particulière, car l’instruction de départ demeure rudimentaire et le milieu dépourvu de ressources littéraires. Interrogé sur son curriculum, l’auteur se dira, sourire à la clé, « diplômé de l’université des grands fonds ». Une nuance s’impose pourtant : l’enfant Roland Jomphe reçut en cadeau deux tomes de l’Encyclopédie de la jeunesse. C’était peu, mais quand même suffisant pour que Victor Hugo envahisse par ses images et ses rythmes l’imaginaire de l’adolescent. Quant à l’école, elle présentait la particularité de regrouper tous les garçons en une seule classe et de faire coïncider la fin de l’instruction obligatoire avec la venue des 14 ans ! Au matin de ce jour, le jeune garçon quittait l’école en affirmant que son cours était fini ! Roland Jomphe s’estime chanceux : « Comme mon quatorzième anniversaire arrivait au moins d’août, j’ai pu finir mon année… »
Le bagage proprement technique est donc mince. Roland Jomphe s’efforce d’écrire selon les règles de la versification traditionnelle et ne se hasarde que rarement en direction du vers libre. À mesure que se déploieront les vocations d’historien et de guide, il mêlera toutefois plus souvent poésie et prose. Il affectionne particulièrement le sonnet, mais il ne maîtrise guère la prosodie. Césure, hiatus, élision sont autant de pièges que n’identifie pas toujours sa candeur. Il cultive plutôt la simplicité que la rime riche. Son oreille est cependant assez bonne conseillère pour qu’on pardonne la césure ratée (deuxième vers de ce quatrain) et la rime chétive. « La mer est au montant au bord de mon village / Déversant sur la plage les souvenirs de tout / La mer est au baissant retournant vers le large / Les débris de la vie aux rêves de partout. »
L’inspiration, Roland Jomphe la puise dans la nature, dans les objets familiers, dans l’évocation des prédécesseurs. Une vieille lampe, surgie de l’ombre après des années de négligence, prend ainsi la parole et rappelle qu’elle aussi quitta la terre ferme pour participer à la pêche. « Fixée au mât d’un bon bateau / Dans la cuisine dessus la table / Avec la houle au fil de l’eau / Et la saison non charitable // […] Je fus témoin de la vaillance / Avec la pêche et la misère / Je fus témoin de la souffrance / Avec l’époque de naguère. »
À ce goût de faire parler les choses, les éléments, les astres et les lieux, Roland Jomphe succombera souvent. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » demandait déjà un devancier dont Roland Jomphe ne sut peut-être rien, mais dont la pédagogie lui convient. La vieille lampe a raconté son parcours et ses émotions, l’épinette parlera, la lune également, les îles aussi. Le procédé engendre quelques-uns des textes les mieux réussis.
Difficile de savoir si, à côté des sources d’inspiration que lui fournissent la nature et la mémoire, Roland Jomphe met aussi à contribution la littérature et, plus précisément, la poésie. On peut penser, en constatant à quel point les ouvrages se multiplient au cours de 1986 et 1987, que la rédaction s’est étalée sur une plus longue période et que bien des textes prirent le chemin du tiroir en attendant que surgisse le projet d’une publication. Cela laissait du temps pour la maturation, la lecture, la consultation, les corrections. On sait déjà, par les confidences de Roland Jomphe sur son enfance, que l’enfant avait mémorisé les poèmes de Hugo publiés dans l’Encyclopédie de la jeunesse. À lire « Le bateau blanc » (d’ailleurs publié dans deux ouvrages différents de Jomphe), on peut soupçonner d’autres influences et même d’autres mimétismes : « C’était un bateau blanc qui portait bien la brise / Moulé dans le pays, le pays de chez-nous / Une barge de pêche en épinette grise / Un beau bateau de bois au moule de chez-nous ».
Mots et thèmes
De sa Minganie et de son passé de pêcheur et de fils de pêcheur, Roland Jomphe exploitera avec fierté les richesses linguistiques. Vocabulaire généreux, inimitable, typé. Dans telle occasion, conscient que son lecteur peut tout ignorer du réel dont on lui parle, Jomphe s’arrête et raconte, moitié sur le ton de l’explication moitié sur celui de l’évocation poétique, ce que sont, par exemple, les bottes sauvages. C’est le père qui les taille à même la résistante peau du loup marin, mais ce sont les enfants qui, à force de jeux, les imbibent d’eau et les laissent ensuite sécher près du feu et durcir comme béton. Au père revient alors la tâche d’assouplir le cuir revêche en utilisant le manche de la hache, puis en huilant, graissant, massant la chaussure. Dans d’autres cas, tant pis pour nous, terriens incultes, les mots passent et courent sans s’attarder. « Au jour qui se fait / La faim se fait sentir / Ah qu’elle est bonne / La crêpe du large / Avec un peu de mélasse / Et du bon thé noir / Dans ce tableau du matin / Le grand-père et la pipe / La fumée du petit poêle / Qui s’élève vers le haut / En arrière de la barge / Le canot qui se roule / Le tablier ciré jaune / Les manches retroussées / Les lignes, les manigaux / Les coques, le lançon / Les morues, le hareng / Les mouettes, les goélands / Les huards, les margaulx / Les godes, les calculeaux / La mer, la houle, les pourcies / La baleine soufflant la vapeur / À la surface de l’eau. »
Roland Jomphe n’est d’ailleurs pas de ceux qui remettent en question les expressions qui ont tôt marqué sa vie. Chaque fois qu’il cite Jacques Cartier et parle de la Côte-Nord comme de la terre que Dieu donna à Caïn, il écrit Caën, persiste et signe. Quand il recourt, et il le fait cent fois plutôt qu’une, à ce superbe mot qu’est encalminer, il écrit encalmé, ce qui, n’en déplaise aux puristes, est un assez beau mot lui aussi. Un mystère plane cependant, du moins pour moi, sur le mot valeur. À force de le voir surgir dans tous les contextes, on devrait pouvoir en dégager le sens. Je déclare pourtant forfait. « Ma belle fleur y est tombée un jour d’automne / Remplie d’amour et de valeurs où j’en frissonne… » ; « Avec mes monolithes et la grandeur de mes valeurs / J’ai accueilli chez moi beaucoup de visiteurs » ; « Il ne reste qu’un signe / À l’oubli des valeurs / En omettant l’insigne / La croix et les douleurs » ; « Par la nuit suivant la saison / La mer y portant la valeur / La vague y lavant le glaçon / Caressant la blanche couleur ».
Rédigés ou du moins publiés au cours des premières années de veuvage, les poèmes de Roland Jomphe parlent, certes, de la beauté de la Minganie et des exigences de la mer, mais le paysage intérieur reçoit aussi son dû. La nostalgie, le vieillissement, l’éternité, la fatalité, la foi, la patience, un certain ennui en attendant la fin, autant de thèmes aux mille variations.
Ces livres sont en vente à : Variété Jomphe, 843 boulevard de l’Escale, Havre-Saint-Pierre (Québec) G0G 1P0 ; tél. : (418) 538-2033.
EXTRAITS
L’ÉCOUTE DU TEMPS
Le jour descend comme il se lève
En emportant chaque journée
Passe le temps passe le rêve
En emportant chaque pensée
À l’écoute du temps, p. 7.
LA SOLITUDE
La solitude est la compagne de ma vie
Elle est chez-nous comme pour moi une habitude
Au fond de l’âme elle est entrée comme une amie
Dans la pensée ou le secret d’incertitude
La solitude est la compagne de mes jours
Elle est chez-nous elle est pour moi comme une amie
Au fond du coeur dans le courant de tous les jours
Elle est souvent un grand sujet de nostalgie
La solitude devient plus lourde avec les jours
Elle s’attache au plus profond de mes amours
Selon le temps qui se poursuit autour de moi
La solitude est la compagne de ma vie
Elle s’est ancrée au fond de moi avec la vie
Au souvenir de la jeunesse et de la foi
À l’ombre d’un village, p. 60.
LE MIRAGE
Sur le chemin des pauvres gens
Longtemps au temps j’y ai passé
Sur le filet ou sur le temps
Longtemps autant j’ai écouté
Au fil du temps et des marées
Dans le courant et dans le vent
Avec les voiles et les pensées
Filant la brise bien souvent
Dans le décor ou le grand large
II n’est resté que le mirage
Avec le rêve des saisons
L’amour la mer comme l’esprit
Le jour le soir comme la nuit
Dans le mirage des saisons
À l’ombre d’un village, p. 61.
L’INCONNU
Dans le silence et l’inconnu
Par les récifs et les cailloux
On y médite le connu
Aux jours heureux d’un soleil doux
Dans le secret de nos amours
On voit souvent venir le soir
À l’occasion de nos beaux jours
Sur une route vers l’espoir
Dans la marée de nos saisons
Le temps paraît déjà très loin
Et on y voit bien des leçons
Dans le murmure du matin
Sur un courant de liberté
File l’esprit au fil de l’onde
Et dans le temps passe l’été
En contournant le tour du monde
À l’ombre d’un village, p. 89.
SOUVENIR LOINTAIN
On a connu les hirondelles
En y voyant lames nouvelles
Par les courants
Par les hauts fonds
On a connu saisons nouvelles
En écoutant autres nouvelles
Par les grands vents
Par les grands fonds
On a connu des soirs d’hiver
À la chandelle ou sans lumière
Par les grands bois
Par les grands froids
On a connu bien des journées
En regardant dans les marées
Par les grandes voiles
Par les étoiles
On a connu lunes nouvelles
À y attendre des nouvelles
Sur le chemin
Sur le destin
Amour et souvenance au cœur de Minganie, p. 89.
ÎLE À MOUTON
Située au nord de l’Île à la Chasse,
À plein milieu du Havre des Betchouanes.
On m’appelle Île à Mouton.
Je n’ai pas de boisé
je n’ai pas d’attrait particulier.
Je suis toute petite,
Couverte de foin et de verdure.
Je fais partie de l’archipel
Tranquille et entourée d’eau salée.
Je pourrais servir à garder les moutons,
Ils pourraient vivre chez-moi
À l’abri des loups.
Les loups qui viennent rôder autour de moi
Ne sont que des loups-marins
Sans danger pour les brebis.
« Confidences » des îles, p. 45.
HAVRE-SAINT-PIERRE
Vous connaissez Havre-Saint-Pierre
Petit village au bord de l’eau
Dans une allure toute fière
C’est un endroit qui est très beau
Fondé par des Madelinots
Anciens pêcheurs à leurs métiers
Par les goélettes et les canots
Comme chasseurs sur les sentiers
Ils sont venus à l’autre siècle
Depuis ce temps que de changements
Et la valeur de notre siècle
Y est chargée d’événements
Ancienne Pointe-aux-Esquimaux
Loin de la ville bien tranquille
Les avions et les bateaux
Sur un chemin bien difficile
Près de la mer du Saint-Laurent
C’est le village où nous vivons
Avec amour ou agrément
Sur la côte nord nous habitons
A l’héritage des anciens
Un peu d’amour et de vaillance
En descendance d’Acadiens
Vers l’avenir et l’espéranceMadelinots : Les anciens venus des Îles de la Madeleine.
Pointe-aux-Esquimaux : Nom que portait Havre-Saint-Pierre avant 1927.
De l’eau salée dans les veines, p. 88.
L’UNIVERSITÉ DES GRANDS FONDS
Au sud : Anticosti, la Gaspésie
Au nord : La Côte, la Minganie
À l’est : Terre-Neuve, l’Océan
À l’ouest : Québec, la Province, le Pays
En haut pas de couverture
Pas de plafond, la nature
L’espace, la hauteur, l’infini
L’ÉCLAIRAGE
La nuit, les étoiles, la lune
La lumière de tout le monde
Au clapotis de la seconde
Pas de fenêtres, pas de rideaux
Pas de châssis, pas de barreaux
Pas de murs, l’horizon, le mirage
La brume, les nuages, le grand large
Un seul étage, pas d’escalier
Tout le monde au même plancher
Sur le rivage de la vie, p. 53.
ATTENDRE
Attendre au coin du temps un peu de vérité
En face de la foi l’amour ou le mystère
Au bout de la journée avec sincérité
Aux limites de l’âme le rêve ou la lumière
Attendre un jour de moins attendre un jour de plus
À l’ombre des instants au détour des journées
L’espoir ou l’incompris la vie ne paraît plus
En écoutant le temps au fond de ces années
Attendre en écoutant attendre en regardant
Attendre en s’endormant attendre en s’éveillant
Attendre en attendant attendre l’impossible
Comme la foi est sans limite au bout du temps
Attendre encore attendre autant attendre tout le temps
Attendre l’impossible devant l’inaccessible
Sur le rivage de la vie, p. 73.
LA VIE EST UN BATEAU
La vie est un bateau en route dans le temps
Sur une mer sans fond s’en allant vers les cieux
Naviguant dans l’espace en rêvant de printemps
Laissant ses passagers au pays des aïeux
Des arrêts sans escale à travers les voyages
Sur des quais inconnus se débarque la vie
Au mystère du néant se remplacent les visages
La lumière ou les ombres à chacun sa patrie
Quelques fois on y pense en parlant des années
Quelques fois on y pense au reflux des marées
En marchant sur la grève d’un village connu
Le bateau de chacun continue son chemin
Imprimant son histoire au courant du destin
Dans la foi et l’espoir traversant l’infini
Sur le rivage de la vie, p. 81.
LA MINGANIE
Dans la trace sans fin un reflet d’espérance
En face de l’avenir amour et nostalgie
Pendant que la pensée écoute la romance
Au chemin du destin mirage et minganie
En écoutant la marée roulant sur le jour
Les printemps et le temps se roulent dans les rêves
Murmurant à la vie une note d’amour
Comme vagues de mer se roulant sur les grèves
À l’horizon de mon village ou du pays
Comme autour de la vie roulant sur les amis
Les siècles du passé ici semblent nous dire
Avec les gens d’ailleurs aux rives de chez-nous
Le souvenir se marque aux rêves ou aux remous
Comme un grand livre ouvert à qui veut bien y lire.
Sur le rivage de la vie, p. 85.