Pour les œuvres authentiquement médiévales, on se référera essentiellement à :
Robert de Boron, Merlin, roman du XIIIe siècle, présenté, traduit et annoté par Alexandre Micha, Garnier Flammarion, 1994.
Première œuvre romanesque en français spécifiquement consacrée à Merlin, traduite de façon très accessible, sans archaïsmes inutiles. Auteur de l’édition en ancien français (« Textes littéraires français », Droz, 1979). L’œuvre s’arrête peu après le sacre du roi Arthur mais le traducteur nous propose quelques textes complémentaires parmi lesquels un extrait du Lancelot racontant comment Viviane trace autour de Merlin un cercle magique et le retient ainsi définitivement enfermé dans une prison invisible.
Merlin le Prophète ou le livre du Graal, Roman du XIIIe siècle mis en français moderne par Emmanuèle Baumgartner, Stock Moyen Age, 1991. Traduction d’après le Merlin en prose édité par Gaston Paris et Jacob Ulrich, SATF, 1886.
On retrouve dans cette œuvre hétérogène une première partie assez proche du Merlin de Robert de Boron. La longue histoire de Balaain, le chevalier aux deux épées, occupe environ 50 pages qui viennent rompre l’unité de l’œuvre. Dans cette version, Merlin disparaît en forêt de Brocéliande, enfermé par Viviane à l’intérieur d’une caverne, dans la tombe de deux parfaits amants.
Études fondamentales :
Alexandre Micha, Étude sur le Merlin de Robert de Boron, « Publications françaises et romanes », Droz, 1980.
Paul Zumthor, Merlin le Prophète : un thème de la littérature polémique, de l’historiographie et des romans, Slatkine Reprints, 1943, 1973.
Jean Markale, Merlin l’Enchanteur ou l’éternelle quête magique, Albin Michel, 1992.
À la différence des deux études citées précédemment qui s’adressent essentiellement à des spécialistes, celle de Markale est une œuvre de vulgarisation, à un prix abordable.
Adaptations et compilations :
Jacques Boulenger, Les romans de la Table ronde, Plon, 1941, repris dans la collection 10/18, 1971. L’histoire de Merlin occupe les pages 87 à 233 du premier volume dont la lecture est d’accès facile.
Henri de Briel, Le roman de Merlin l’Enchanteur, Klincksieck, 1971. Adaptation en français moderne de textes tirés de sources hétéroclites. L’ouvrage comporte quelques reproductions d’illustrations de manuscrits.
François Johan, Les Enchantements de Merlin, « L’ami de poche », Casterman : premier d’une série de cinq volumes sur « Les Chevaliers de la Table Ronde ». L’adaptation la plus simple pour de jeunes lecteurs dans une collection illustrée. L’adaptateur ne cite malheureusement pas les textes utilisés.
Jean Markale, Le Cycle du Graal, Pygmalion, 1992. Le premier volume de cette monumentale compilation, intitulé La Naissance du roi Arthur, est essentiellement consacré à Merlin. Markale cite régulièrement ses sources et mentionne les textes utilisés.
On retrouvera Merlin dans quelques œuvres contemporaines :
Guillaume Apollinaire, L’Enchanteur pourrissant, 1909, repris dans la collection « Poésie Gallimard ». Toutes sortes de personnages viennent s’entretenir avec Merlin enfermé dans son tombeau.
René Barjavel, L’Enchanteur, Denoël, 1984, repris dans la collection Folio.
Michel Rio, Merlin, « Points », Seuil, 1989. Court roman qui se présente comme un monologue de Merlin après l’effondrement du monde arthurien. L’auteur, qui prend quelques libertés avec la légende, avoue : « Je me suis permis la scandaleuse appropriation […] consistant à accaparer sans la moindre piété une grande légende […] à mon seul profit. »
John Steinbeck, Le roi Arthur et ses preux chevaliers, J.C. Godefroy, 1982, repris dans la collection « J’ai Lu », 1984.
Marion Zimmer-Bradley, Les Dames du Lac, 1988 (repris dans la collection du livre de poche).
D’un livre à l’autre, la transcription des noms de personnages et de lieux varie parfois. Il suffit de savoir que Engis, Engist, Henguist ou Hangus est un chef saxon donc adversaire des rois bretons. Vortigern ou Vertigier est un sénéchal breton, usurpateur du pouvoir royal. Viviane se nomme aussi Niniane, Niviene, Nyneve, sans doute de mauvaises transcriptions, Nimue, parfois Gwendydd. Le sénéchal se nomme Keu ou Kay. Le roi Arthur tient principalement sa cour à Carlion, Carduel ou Cardeuil. La grande bataille opposant Saxons (ou Saines) et Bretons a lieu dans la plaine de Salisbury ou Salesbières. Logres désigne normalement le royaume d’Arthur ; c’est aussi la ville où il est couronné. Pandragons’écrit indifféremment avec e ou a ; Uter avec ou sans h.