À l'époque où le recours aux mystères et l'appel à la docilité des consciences venaient volontiers à la rescousse de la pédagogie, un de nos professeurs était pourtant parvenu à nous donner du mystère une définition stimulante. Au lieu de la traditionnelle et déprimante définition faisant du mystère ce qu'on ne peut pas comprendre, il avait proposé celle-ci : ce qu'on ne finit jamais de comprendre. Du coup, il nous invitait (presque) à moins nous résigner au nébuleux.
Face à Hubert Aquin, la tentation est parfois vive de se replier sur l'antique définition du mystère et de considérer une partie de son propos comme irrévocablement hors de portée. Fort heureusement, la remarquable édition critique qui, depuis presque quinze ans, reprend tous et chacun des textes d'Hubert Aquin, fait patiemment, finement, reculer le mystère. Émerge alors un Hubert Aquin toujours déroutant certes, mais de plus en plus intelligible.
II aura fallu plus de . . .
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