Andrée Yanacopoulo a été la compagne d’Hubert Aquin ; elle nous trace, à l’occasion de la publication de quelques pièces d’Hubert Aquin, un portrait intime de l’écrivain.
Nuit blanche : À lire les pièces d’Hubert Aquin1, on est frappé par les relations conflictuelles entre fils et père, marquées par la peur et le mépris, qu’elles explorent.
Andrée Yanacopoulo : Je ne saurais dire si le rapport qu’Hubert avait avec son père était conflictuel. Mais Hubert disait deux choses de son père. D’une part qu’il l’avait « toujours vu comme un esclave partant au travail le matin et revenant le soir ». Sa vie durant. D’autre part, qu’il n’avait pas du tout l’intention de finir comme son père qui, à la suite d’un accident cérébral, était très diminué. Son père, d’origine irlandaise, aimait rire, fêter, danser. Sa mère, par contre, issue d’une famille plutôt petite-bourgeoise animée d’ambitions, reprochait au père de ne pas partager ses aspirations. C’est elle qui a poussé et soutenu Hubert dans son désir d’étudier. J’ai plutôt été frappée par le rapport d’Hubert à sa mère. Un rapport d’ingérence de sa part à elle, et de grande proximité à la fois. Les premiers temps qu’on était ensemble Hubert me disait « quand j’étais chez ma mère je me couchais et le lendemain matin je retrouvais au pied de mon lit, ma chemise repassée, mon costume, etc. » Je lui répondais de ne pas trop compter sur moi pour faire comme sa mère.
S’attendait-il à cela ou était-ce une façon de plaisanter ? !
A. Y. : Je ne sais trop. Il devait tenter sa chance ! À la veille de se tuer il m’a dit « à l’instant de me tuer je penserai à ma mère ». J’ai trouvé ça très fort. Et même si Hubert trouvait sa mère insupportable, il préservait malgré tout un je ne sais quoi dans leur relation. Il s’était d’ailleurs passionné, avec son ami Jacques Languirand, pour le complexe d’Œdipe et la psychanalyse.
La problématique Œdipienne forme le cœur de La toile d’araignée. La mère colonise le fils, pourrait-on dire, contre le père.
A. Y. : Le mot est juste car dans le mépris qu’Hubert éprouvait à l’égard de son père, il y avait ce sentiment que son père était non seulement un esclave mais un colonisé. À cette époque, son père jouait au golf les fins de semaine avec les patrons et les grands clients. Et comme les anglophones dominaient les affaires, Jean Aquin s’appelait John Aquin C’était une humiliation. Il est évident, mais je vous dis ça sous toute réserve – c’est en vous parlant que l’idée me vient –, que la volonté d’indépendance du Québec qui animait Hubert a en un sens été déclenchée par la vision de ce père colonisé. Ce qui n’est absolument pas extraordinaire. Je crois que dans tous les pays, la génération qui s’est révoltée l’a fait parce qu’elle avait vu ses père et grand-père soumis, résignés, et ne pouvant se valoriser qu’en s’assimilant au dominateur.
Hubert Aquin était-il aussi libre dans ses rapports avec les femmes ?
A. Y. : Oui. Il avait une attitude très égalitaire. Je peux dire que c’est lui qui m’a donné ma conscience féministe. Dans ses articles, parlant de révolution, il insistait pour dire « mes frères et mes sœurs dans la révolution ». Je pense qu’il était un des rares hommes de son époque à se comporter de cette manière.
Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par conscience féministe ?
A. Y. : Je suis une femme qui a poursuivi des études et qui a toujours eu une carrière, mais quand j’ai rencontré Hubert, j’étais une femme effacée. C’est-à-dire que spontanément, je me taisais ! J’avais la réputation d’être quelqu’un qui ne parlait pas ou très peu. Hubert m’a forcée à parler. Sur le plan de l’échange, il était très fort. Il m’a appris à m’exprimer. Et quand on parle, quand on met des mots sur les choses, le rapport à la pensée se modifie
Il vous a épanouie.
A. Y. : Exactement. Et il m’a rendue autonome, en tant que personne et en tant que femme. De plus, je dois dire que par lui, j’ai eu accès à un monde que je trouvais fascinant, le monde de la littérature, une littérature incarnée, vécue. C’est la raison pour laquelle j’ai le sentiment de n’avoir vécu de façon personnelle et autonome qu’à partir du moment où je l’ai rencontré.
Les textes d’Hubert Aquin, ses pièces et romans, m’ont donné un double sentiment, d’enfermement mais aussi d’une projection des personnages dans la vie.
A. Y. : C’est sans doute l’imaginaire, sur lequel Hubert comptait pour échapper à son carcan. Un carcan qui était double je crois. Le carcan de la société dans laquelle il vivait : le Québec qui a du mal à vivre parce qu’il a été colonisé, et son propre carcan qui était fait d’un mal de vivre extrême. De là à attribuer son mal de vivre au fait qu’il se sentait colonisé Lui seul aurait pu répondre. Mais il est sûr qu’il ressentait très vivement ce carcan. Et l’écriture était son échappatoire. Car s’il a commencé tard à écrire des romans et si c’est comme romancier qu’il s’est imposé, il avait écrit bien avant les pièces dont nous parlons.
Il est certain, par ailleurs, qu’Hubert ne peut être caractérisé uniquement par l’écriture. Il l’a dit dans une entrevue importante pour la compréhension de son entreprise existentielle : il était écrivain faute d’être banquier. Hubert était d’abord un entrepreneur. Il voulait brasser des choses, pas des petites choses, de grandes choses ! C’est d’ailleurs ce qui l’a séduit dans Roger Lemelin : que cet homme, un écrivain qui avait eu un énorme succès avec Les Plouffe, ait ensuite réussi à entrer dans la presse et à y faire fortune.
D’où l’importance, sans doute, du rapport à l’argent : « Je veux séduire l’argent, le posséder, en triompher à tout jamais, car j’en ai trop manqué », dit Daniel dans Le choix des armes.
A. Y. : Hubert, si je puis dire, avait une mentalité de prince ! Il lui fallait ce qu’il y avait de mieux. Il vivait avec démesure. Je me rappelle avoir rapporté d’Europe, parce qu’on n’en trouvait pas encore ici, de l’eau de Cologne. En un matin il a vidé le flacon ! L’argent, pour lui, ne comptait pas. L’argent rentrait, sortait, l’important était d’en tirer le maximum. Quand je l’ai connu, il était courtier Il a réussi deux choses extraordinaires à l’époque. D’abord à m’emprunter de l’argent parce qu’il n’avait pas un sou – ses affaires n’allaient pas du tout ! Et deuxièmement à me vendre une action de mille dollars, toute une somme dans les années 60. L’entreprise a fait faillite deux ans plus tard ! Mais comme chez tout créateur, quand il s’approprie quelque chose de vous, vous en retirez quelque chose.
Il n’était donc pas un homme d’affaires…
A. Y. : Plus gravement je dirais qu’Hubert n’a jamais cherché dans la vie que mourir. Sa conduite d’échec était perpétuelle. On peut l’interpréter comme on veut. Bien des modèles psychologiques, psychiatriques le font. Pour lui, finalement, toute la vie était un jeu. Et de ce point de vue, si je ne peux parler de sa dramaturgie parce que je n’ai pas de compétence littéraire, je peux dire qu’Hubert avait tissé sa dramaturgie au plus profond de son existence.
Il avait inséré son sens dramatique au cœur de sa vie bien avant de l’instiller dans son œuvre. Il aimait beaucoup me citer cette phrase d’Oscar Wilde : « J’ai mis mon talent dans mes œuvres et mon génie dans ma vie ». Quelqu’un pour qui le suicide – qui est la seule façon de choisir vraiment sa mort – est l’horizon incontestable et incontesté, en lui, de sa vie, ne peut faire autrement que de vivre à lui seul une véritable dramaturgie. Sa vie entière en fournit la preuve. Nous nous accommodons de compromis parce que nous les jugeons nécessaires à la vie. Lui, non. Chaque fois qu’il arrivait quelque part, les choses tournaient au drame. D’abord parce qu’il était d’une intelligence fulgurante et d’une très grande lucidité. Il repérait donc immédiatement ce qui n’allait pas et allait droit aux choses que personne n’avait vues mais qui étaient vraiment là. Cette faille aperçue, il ne pouvait faire autrement que l’explorer et agir dessus. Ce qui le conduisait à la destruction. Un beau jour on se rendait compte qu’à partir de cette faille il avait créé un champ de ruines. C’est la raison pour laquelle, peu avant qu’il meure, je lui ai dit que si j’avais à résumer mes relations avec lui, je dirais qu’il m’a autant construite que détruite. Tel était son rapport aux choses.
Quand je dis qu’il était quelqu’un pour qui le suicide avait toujours été présent, il m’a raconté l’histoire suivante qui en témoigne. Un jour, quand il était enfant, rentrant de l’école, il ne trouva pas sa mère pour l’accueillir comme à l’accoutumée. Il a fait le tour de la maison : rien. Eh bien il était sûr que sa mère s’était suicidée – une explication peu banale pour un enfant ! Sans compter ses propres tentatives de suicide. Parmi les plus visibles, il y a eu un accident de voiture terrible dont il est sorti avec une fracture des hanches, qui a exigé une rééducation de plusieurs mois. Je l’ai rencontré peu après cet accident, fin 1963. La voiture est l’instrument idéal pour qui veut narguer la mort. Et comme il me disait souvent : « Mon avantage sur les autres c’est que non seulement je ne redoute pas la mort mais que je l’aime… »
Il y avait donc chez lui une souffrance très réelle ?
A. Y. : Oui. Je me souviens d’une fois, nous étions à Québec, il avait pris plusieurs cognac et je le lui reprochais. Il s’est tourné vers moi et m’a regardée d’un air infiniment triste pour me dire : « Si tu savais comme je suis mal dans ma peau, tu me comprendrais ». Pourquoi était-il si mal dans sa peau ? Je ne suis pas capable de le dire. Je ne peux qu’accepter cette donnée et savoir que c’était avec ça qu’il lui fallait vivre. J’ai mis longtemps à le comprendre. À comprendre comment on peut être attiré par la mort. Moi qui suis si curieuse de la vie. Mais c’est facile quand on est en bonne santé, bien dans sa peau. Hubert, lui, se levait chaque matin avec le sentiment qu’il devait renouveler son contrat avec la vie
Quand j’ai trié ses papiers, j’ai eu de la peine parce que je me suis dit « mon Dieu !, que de romans superbes il aurait pu nous donner encore ! » C’était égoïste mais je voyais les projets Ce qu’il y avait d’extraordinaire avec Hubert – et c’est la raison pour laquelle je refuse le diagnostic que les psychiatres ont eu, trop eu, tendance à lui attribuer de « déprimé, dépressif » –, c’est que contrairement à un être dépressif qui rumine et ne fait rien, Hubert, lui, vivait à 200 pour cent. Il y avait des moments où il était très heureux, euphorique. À la naissance de notre fils Emmanuel par exemple. Pendant un mois il n’a pas cessé d’être heureux. En général, il était d’une facilité à vivre incroyable sauf, bien sûr, quand il était particulièrement déprimé. Dans ces moments-là, il devenait soupçonneux. J’ai eu ma part de crises de jalousie. Là, ce n’était pas facile à vivre.
Une relation passionnelle.
A. Y. : Très passionnelle. Mais son exigence m’a construite et m’a obligée à mettre au point des tas de choses en moi. Fondamentalement il avait quelque chose de très fort. Il vivait intensément.
Quand vous dites à 200 pour cent, on associe à 200 km à l’heure et on pense à Confession d’un héros où l’on sent cette pulsion, une perpétuelle fuite en avant.
A. Y. : C’est une fuite en avant parce qu’en fuyant, il oubliait, forcément. Mais il fuyait en étant créateur. Comme il m’a dit les derniers temps, « tu sais, j’ai vécu intensément », ou « j’aime vivre dangereusement ». C’était des choses qu’il aimait dire. D’ailleurs il était fou de course automobile. C’est lui qui, avec deux amis, a eu le premier l’idée du Grand Prix automobile de Montréal. Son frère Richard avait fait les plans. On ne manquait pas une course à la télé ! On m’a dit qu’un soir, au retour d’une réunion de Liberté, Hubert passait toutes les lumières rouges et s’arrêtait aux vertes. Ça vous donne une idée. Hubert me disait aussi « c’est comme si j’avais cent ans aujourd’hui », parce qu’il avait mis les bouchées doubles. Il se fatiguait à vivre.
Qu’est-ce qui faisait qu’il touchait et emballait les gens ?
A. Y. : Dans une entrevue inédite, Jacques Godbout parle – et je trouve qu’il a parfaitement raison –, du « charisme sexuel » d’Hubert, qui s’exerçait tant à l’endroit des hommes que des femmes. C’est donc un charisme, simplement. Il est sûr qu’une fois qu’on avait rencontré Hubert, on ne pouvait lui échapper. On pouvait lui échapper en décidant qu’il était trop dangereux pour soi ou alors qu’il ne nous intéressait pas parce qu’il était fou, délirant. On pouvait s’en débarrasser de bien des façons, mais précisément, on avait besoin de s’en débarrasser. Ce qui prouve qu’au départ on ne pouvait pas lui échapper. Hubert c’était le type à convoquer les journalistes pour annoncer publiquement qu’il allait prendre la clandestinité ! Lorsqu’il était à l’Institut Albert Prévost, Hubert était entré par erreur dans la chambre d’une jeune fille, qui par la suite a dit de lui à ses amis : « C’est le regard le plus triste et inoubliable que j’aie jamais vu ». Tout ça décrit l’espèce de présence absolument étonnante qu’avait Hubert. Il avait aussi des façons de faire bien à lui. Il était extraordinaire pour prendre quelqu’un à part, en plein lancement, et lui dire « j’ai quelque chose à te dire mais c’est entre toi et moi, un secret, tu n’en parles à personne », puis il faisait la même chose avec deux, trois, quatre personnes !, toujours avec sincérité ! C’est la raison pour laquelle après sa mort, tant de gens sont venus me dire qu’ils avaient été « le grand ami » d’Hubert. Hubert donnait à chacun le sentiment qu’il était là, tout entier, pour celui et celle avec qui il se trouvait. La personne en retirait l’impression qu’elle vivait une relation unique et privilégiée avec Hubert alors qu’elle ne l’avait rencontré que trois heures dans toute sa vie.
Si l’on revient à l’écriture, aimait-il écrire pour la radio et la télévision ?
A. Y. : Oui. Et je pense que ses téléthéâtres et ses pièces de théâtre sont intéressantes, entre autres parce qu’elles éclairent son œuvre romanesque. Trou de mémoire touche à l’abstraction, L’antiphonaire est un peu plus du goût du grand public, Neige noire est superbe, en forme de scénario. Obombre, dont j’ai cité des passages dans Signé Hubert Aquin, promettait d’être extraordinaire.
À quoi rattacher ce travail sur l’abstraction ?
A. Y. : Si vous lisez son Journal, paru dans la « Bibliothèque québécoise », vous verrez que ce qui obsédait Hubert quand il était à la veille d’écrire son premier roman, c’était Nabokov. Il était vraiment sous l’influence de Nabokov. Et lorsqu’a paru Pale Fire de Nabokov, Hubert a été complètement désarçonné. Il a dit « c’est le roman que j’aurais voulu écrire ».
Pour en revenir à votre question, l’aspect formel était ce qu’Hubert voulait faire d’emblée. Il ne faut pas oublier qu’Hubert avait une formation en philosophie et en histoire. Il est allé en France où il a fait une année de Sciences Politiques, mais quand il a voulu faire une thèse de doctorat, c’était avec Étienne Souriau, sur l’esthétique. Il a tout de suite dépassé le cadre restrictif de l’enseignement de l’Université de Montréal où, à l’époque, on n’enseignait que saint Thomas d’Aquin ! Il aimait beaucoup Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant.
Si je vous demandais, en conclusion, d’évoquer Hubert Aquin en quelques mots ?
A. Y. : Votre question est très difficile ! Puisque je viens de vous parler de l’influence de Jean-Paul Sartre sur Hubert, c’est une phrase de ce dernier que je choisirais. Sartre a dit de la vie qu’elle est une « fulguration entre deux néants ». Je vous dirais de la vie d’Hubert, et d’Hubert lui-même : une fulguration entre deux néants.
1. Confession d’un héros / Le choix des armes / La toile d’araignée, par Hubert Aquin, présentation de Jean Cléo Godin, « Théâtre », Leméac, Montréal, 1997, 156 p.
Des extraits de cette entrevue, réalisée le 26 mai 1997, sont parus dans Mot à Mot, publication de Leméac, automne 1997.
Hubert Aquin a publié :
Prochain épisode, Pierre Tisseyre, 1965, Leméac, 1993 et Bibliothèque québécoise, 1995 ; Trou de mémoire, Pierre Tisseyre, 1968 et Bibliothèque québécoise, 1993 ; L’antiphonaire, Pierre Tisseyre, 1969 et Bibliothèque québécoise, 1993 ; Point de fuite, Pierre Tisseyre, 1971 et Bibliothèque québécoise, 1994 ; Neige noire, « Écrivains des deux mondes », La Presse, 1974, Pierre Tisseyre, 1978, Leméac, 1994 et Bibliothèque québécoise, 1997 ; Blocs erratiques [1948-1977], textes rassemblés et présentés par René Lapierre, « Prose entière », Quinze, 1977, « 10/10 », 1982 ; L’invention de la mort, Leméac, 1991 ; Confession d’un héros / Le choix des armes / La toile d’araignée, « Théâtre », Leméac, 1997.
D’autre part, l’édition critique des œuvres complètes comportera : Journal 1948-1971, édition critique établie par Bernard Beugnot, Bibliothèque québécoise, 1992 ; Itinéraires d’Hubert Aquin, par Guylaine Massoutre, Bibliothèque québécoise, 1992 ; L’antiphonaire, édition critique établie par Gilles Thérien, Bibliothèque québécoise, 1993 ; Trou de mémoire, édition critique établie par Janet M. Paterson et Marilyn Randall, Bibliothèque québécoise, 1993 ; Prochain épisode, édition critique établie par Jacques Allard, Claude Sabourin et Guy Allain, Bibliothèque québécoise, à paraître ; Point de fuite, édition critique établie par Guylaine Massoutre, Bibliothèque québécoise, 1995 ; Mélanges littéraires I, Profession : écrivain, édition critique établie par Claude Lamy et Claude Sabourin, Bibliothèque québécoise, 1995 ; Mélanges littéraires II, Comprendre dangereusement, édition critique établie par Jacinthe Martel et Claude Lamy, Bibliothèque québécoise, 1995 ; L’invention de la mort, édition critique établie par André Beaudet, Bibliothèque québécoise, à paraître ; Neige noire, édition critique établie par Pierre-Yves Mocquais, Bibliothèque québécoise, à paraître ; Les rédempteurs / Récits et nouvelles, édition critique établie par Alain Carbonneau, Bibliothèque québécoise, à paraître ; Œdipe, édition critique établie par Renald Bérubé, Bibliothèque québécoise, à paraître.