En 1942, João Cabral de Melo Neto, poète du Pernambouc1, publiait, à 22 ans, son premier recueil de poésie. Loin d'être une œuvre pleinement réussie, Pedra do sono (Pierre du sommeil) présente toutefois, de manière quasi programmatique, les principales caractéristiques de la maturité. Encore influencée par le surréalisme (qui ne parvint jamais à prendre racine au Brésil), la première poésie de Cabral adopte la sécheresse, l'anti-sentimentalisme, la construction méticuleuse.
Associée, pour des raisons de chronologie, à la « Génération de 45 » (nom par lequel se désigne un groupe de poètes qui, scandalisés par les innovations modernistes, visent à rétablir les modèles d'une littérature dite sérieuse, en privilégiant une thématique noble et une prosodie de haute tenue), la poésie de Cabral prend dès le début le parti du . . .
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