Un magnifique coucher de soleil glisse lentement derrière la ligne d'horizon. Les quelques îlots de neige durcie qui persistent encore par endroits, en cette fin mars, confèrent au paysage en bordure de l'autoroute 20 un air d'irréalité et je ne peux m'empêcher de penser qu'il doit en être ainsi dans la Sibérie natale d'Andreï Makine à qui Le testament français aura valu, coup sur coup à l'automne 1995, le Prix Médicis (avec Vassilis Alexakis) et le Prix Goncourt, prodiguant, là aussi, un éclairage étincelant sur la nouvelle gloire du paysage littéraire. Andreï Makine a consenti à livrer ici quelques réflexions sur son aventure d'écrivain.
Andreï Makine est né en Sibérie en 1957, en ce temps où le monde avait encore des repères spatio-temporels bien définis : d'un côté, il y avait le bloc de l'Est ; de l'autre, celui de l'Ouest. Entre les . . .
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