Être française et venir passer quinze jours de vacances d’été au Québec, elle n’est pas la seule à l’avoir fait, même sans en avoir rêvé.
Mais à 23 ans, revenir au mois de décembre pour passer l’hiver avec un trappeur québécois à Nakane (arrêt facultatif sur la voie de chemin de fer qui monte en Abitibi), descendre du train à quatre heures du matin, à 30 degrés sous zéro et enfoncer dans la neige jusqu’aux genoux, prendre conscience que personne ne l’attend sur le quai, jusqu’à ce qu’enfin arrive Claude qui l’emmène dans sa maison, chaude et chaleureuse, l’aventure est rare !
Cela se passait en 1983 et, depuis, Laurence Ink est devenue écrivaine. Grande, posée, réfléchie, elle nous a parlé de ses expériences, de sa vie actuelle, mais elle ne sait pas où elle sera dans cinq ans ni ce qu’elle fera ; c’est une liberté qu’elle chérit.
« Tout est question d’occasion ! Si je n’étais pas venue la première fois au Québec avec ce copain québécois, je ne serais pas allée dans le bois. Si je n’étais pas allée dans le bois pour pêcher, je n’aurais pas rencontré Claude. Si nous n’avions pas acheté la pourvoirie du Gabou, je n’aurais pas accueilli ce Français qui s’appelait Robert Laffont, et si je ne l’avais pas rencontré, je n’aurais peut-être pas écrit ! »
Sa première journée à Nakane
« C’est par hasard que j’ai découvert Nakane et c’est peut-être pour cela que le choc a été aussi fort. Je me souviens très bien de ma première journée. Nous débarquons du train vers quatre heures du matin. Je vois un gars qui ramasse mes bagages, je me dis : tiens, ça doit être le gars de la maison ! On dort un peu et, sur le coup de sept heures, on part pêcher. Je me rappelle le nuage noir devant mes yeux : il y avait de la mouche ! J’ai vu un castor ce jour-là. L’après-midi, on retourne à la pêche, on prend quelques truites. Puis je pars seule me promener, et je vois un orignal ! Je ne savais pas ce que c’était ; en rentrant, je dis à Claude que j’ai vu une sorte de cheval dans le bois. Il me regarde, ce n’est pas le premier Français qu’il voit débarquer ; encore une qui rêve, pense-t-il, elle a vu un orignal, des loups peut-être, puis un ours aussi Mais je lui explique qu’il était à tel endroit précis, que je suis montée dans une barque qui était au bord du lac, et le ‘cheval’ est parti dans le bois. Il se dit : ce n’est pas possible qu’elle ait tout inventé. Dieu, elle a eu de la chance ! Ça a commencé comme ça, une espèce de fascination dès le premier jour. Claude passait là toute l’année. Il me dit : si tu veux venir passer l’hiver La maison était bien équipée, je ne serais pas seule. Je ne me suis pas posé de questions, j’ai accepté. »
« Tu vas avoir un trou dans ton C.V. ! »
Après d’heureuses retrouvailles en famille, Laurence Ink doit annoncer qu’elle repart en décembre, elle s’est engagée vis-à-vis de Claude, mais surtout vis-à-vis d’elle-même. Elle a déjà suivi un parcours universitaire intéressant. Après des études secondaires en base scientifique, elle passe le baccalauréat et est acceptée en classe préparatoire à Normale Supérieure en lettres. Deux ans plus tard, elle retourne à l’Université et obtient une licence en histoire, puis une équivalence pour passer en sciences politiques. Elle ne se voit pas du tout professeur de lettres ; elle aime la lecture, la philosophie, mais ne voit sa place nulle part dans la société qu’on lui présente. Le milieu d’origine, à Paris surtout, est particulièrement lourd et son père réagit vivement à l’annonce de son projet. « Ta crise d’adolescence a assez duré, tu as déjà 23 ans. Qu’est-ce que tu vas faire là-bas ? Tu vas avoir un trou dans ton C.V. ; le prochain employeur qui va voir ça ne voudra jamais t’embaucher ! » En elle-même, une voix plus sereine lui souffle : Si tu recules maintenant, tu vas le regretter toute ta vie ; si la vie ne te plaît pas là-bas, tu reviens. L’angoisse qu’elle ressentait alors lui semble ridicule maintenant.
Apprendre, observer, comprendre
On « voit » et on « sent » la nature à travers les mots de l’auteure : lumière naissante d’un nouveau jour, coucher de soleil sur un lac, neige blanche à perte de vue, voiliers d’outardes précédées de leurs cris. Elle doit apprendre à vivre avec les ressources de la nature, à connaître les animaux des bois ; observer les lieux et sentir d’où vient le vent avant de poser un piège ; dégager un épervier pris par mégarde, geler la viande de castor, dégraisser et sécher les peaux.
Pour le roman La terre de Caïn, elle a fait six mois de recherche. Oui, elle a lu Yves Thériault, mais elle a surtout lu des études et interrogé des gens. Dans le bois elle a rencontré quelques Indiens, mais quelqu’un lui a longuement parlé de ceux qui vivaient encore de pêche, de trappe et de chasse à la période où elle a situé le roman ou peu après. Il lui a raconté beaucoup de choses, mais sans fioritures, simplement leur rapport à la nature et aux lieux qu’ils connaissent.
« Je suis incapable d’écrire sur quelque chose que je ne connais pas. Il faut que j’écrive dans des lieux que je connais, dont je connais les odeurs, dont je connais la couleur du ciel, dont je connais le bois. Mon premier roman se passe dans le bois, pour moi c’est logique. Tous les moments de nature, je les vois, l’automne, le passage à l’hiver, les lacs qui se figent, tout ça, je l’ai vécu. J’avais besoin de faire un pendant avec Il suffit d’y croire. Il y avait des choses sur le bois que je voulais dire et qui n’avaient pas trouvé place dans le premier livre. Le roman se passe à une autre époque, il y a d’autres paysages à décrire, d’autres atmosphères à raconter. »
« L’écriture ne sort pas facilement. Je cherche tant que je n’ai pas trouvé le mot juste. Je peux rester une heure sur un mot ! J’écris réellement très très lentement ; deux ou trois pages par jour au mieux. Je me rends bien compte que, dans mon rapport au bois, il y a beaucoup de choses que je ne vois pas, que je perçois sans toujours les comprendre, ainsi cette espèce d’harmonie qui continue à m’échapper un peu. Il faut des générations pour y arriver. Les Indiens d’aujourd’hui ne perçoivent plus ce que je décris en parlant de Moïse et je n’ai pas créé un mythe, c’est normal qu’il en soit ainsi. Le fermier d’aujourd’hui n’a plus du tout, avec la nature, le contact qu’avait le fermier d’il y a soixante ans ! Avec sa tente de toile et ses pièges en bois, l’Indien d’autrefois était à l’écoute. Moi-même, je vois combien j’ai changé : j’ai fini par entendre des choses que je n’entendais pas au départ. »
« Auparavant, les Blancs n’allaient pas dans le bois, sauf pour y bûcher. Un Blanc qui voulait trapper devait partir avec des Indiens. Quand Matthieu, dans La terre de Caïn, pose des questions à Moïse, celui-ci ne comprend pas le sens de ses questions : Matthieu est rendu de l’autre côté déjà, c’est un Blanc ! Il n’y a plus un seul gars qui fasse des canots en écorce de bouleau ; le dernier est mort il y a cinq ou six ans. Si vous posez une question à un Indien sur la vie traditionnelle il vous renvoie au grand-père, lui ne sait pas. En termes culturels, c’est très grave, mais déplorer la disparition d’une tradition n’empêche pas de voir que les Indiens veulent maintenant autre chose. Les Blancs aussi ont leur part de responsabilité à cet égard, mais ils ne sont pas obligés de traîner leur culpabilité durant des siècles. »
Que dit-elle aux Français qui passent ?
On se moque gentiment des Français qui espèrent bien « voir » des Indiens, les écouter, prendre leur défense le cas échéant !
« Aux Européens, j’essaie d’expliquer que ce qui a été ne sera plus. Il ne faut pas se faire d’illusions, ni se conter d’histoires. Je ne veux pas dire que les Indiens disparaîtront, j’espère plutôt qu’ils vont finir par se retrouver une identité ; mais leur relation à la nature, c’est terminé ; ils s’intéressent à autre chose. À la pourvoirie, nous étions sur le territoire du Gabou, territoire indien normalement réservé à la trappe, pour les Indiens. Je n’en ai jamais vu. Il n’y a plus d’Indiens dans le bois en Mauricie, ni sur la Côte-Nord ; il y en a quelques-uns plus au nord, qui ont moins connu les Blancs. Ce qui les intéresse maintenant, c’est la ville, c’est la modernité, et ça se comprend. On voit le même phénomène dans toutes les populations autochtones ; quand elles ont la possibilité d’avoir accès à la modernité, elles en profitent et l’on ne peut leur jeter la pierre. Par contre, ce que je reproche à certains, c’est qu’ils veulent le beurre et l’argent du beurre, mais tout le monde veut ça ! Si l’on donne aux Blancs tout ce qu’on offre aux Indiens – on vous donne le bien-être social, on supprime les taxes, vous ne payez plus d’impôt –, ils vont dire d’accord ! »
Une pourvoirie, c’est formidable
Pendant six ans, Claude et Laurence ont pu partager, avec ceux qui venaient à la pourvoirie, la richesse de leur savoir. Mais là aussi, il faut départager le mythe et la réalité. « Une pourvoirie, c’est formidable ? Moi, je n’étais plus dans le bois, j’étais en cuisine, douze heures par jour en cuisine, du début juin à la fin octobre. Quand j’en sortais, à l’automne, je passais mon temps à courir les ministères pour faire un rapport ici, un autre ailleurs, rencontrer les gens ; quand ce n’étaient pas les ministères, c’était le comptable ; quand ce n’était pas le comptable, c’étaient les salons de pourvoyeurs, etc., etc. À un moment donné, j’ai fait le bilan : j’ai choisi la pourvoirie pour vivre dans le bois, mais, finalement, je vis moins dans le bois que si j’écris et que j’habite dans le bois. » Ils ont vendu la pourvoirie et gardé une cabane dans le bois. Claude est toujours coureur de bois et trappeur. Elle écrit.
Joie, harmonie, grâce…
Ces trois mots reviennent très souvent dans le premier texte, Il suffit d’y croire. Moments souvent trop courts, désir constant de les retrouver, et un besoin impérieux de se trouver elle-même.
« Maintenant, mes mots évoluent un peu. Par rapport à la notion de lumière par exemple, j’ai voulu montrer, dans La terre de Caïn, que la lumière, c’est aussi l’ombre. Il y a des vies difficiles, des choix difficiles. La grâce, c’est la sensation du sacré ; la perception se rend de plus en plus perméable au sacré. Je l’appelle aussi la verticalité, ou la lumière, ou la grâce. C’est vivre le présent, retrouver l’ici maintenant, c’est là que se fait le bonheur, la vraie existence. Se rendre ouvert et perméable à l’extraordinaire de la vie qui, parfois, est difficile. Je tiens à rester vraie tout le temps ; même dans un roman, ne pas montrer une partie seulement de la vie. J’écris pour raconter des histoires, c’est sûr, mais aussi pour faire réfléchir, donc je ne peux pas raconter des choses qui ne sont pas vraies. »
« On écrit parce qu’on a lu. L’écriture est la poursuite de la lecture. Michel Tremblay l’explique bien dans Un ange cornu avec des ailes de tôle. Il n’y a pas d’école d’écriture sinon la lecture. Trois auteurs principaux sont pour moi des maîtres : Jean Giono, Julien Gracq et Georges Bernanos. Trois auteurs très différents mais qui possèdent tous une grande précision d’écriture, créent une très forte présence de l’atmosphère, chez qui le mot est exactement à sa place et aucune phrase n’est de trop. Je ne peux pas me passer de lire. J’ai une vie un peu nomade, à part le camp dans le bois je n’ai pas vraiment de chez-moi ; je n’ai pas de bijoux, pas beaucoup de vêtements, pas de voiture, mais j’ai des livres. Un cahier de notes aussi. J’ai toujours écrit pour moi, j’ai toujours beaucoup écrit en correspondance, quelques articles aussi, j’ai vaguement commencé un roman avant de me consacrer à l’écriture. »
« Écrivain, c’est un vrai métier. Pourvoyeur aussi d’ailleurs. Quand je vois arriver des Français qui veulent acheter une pourvoirie, je les décourage complètement, car se lancer là-dedans sans expérience, c’est la catastrophe assurée. Mais écrivain, c’est aussi un vrai métier ! Qu’on soit avocat, notaire ou pharmacien…, aucun métier ne se fait cinq heures par semaine. Pour un écrivain, on dit que c’est possible. Je ne vois pas pourquoi, je suis désolée. Si on veut être vraiment écrivain, approfondir son métier, son talent – il y a effectivement une part de talent – il reste une part énorme de travail. J’ai beaucoup de mal à me consacrer à autre chose. J’écris à longueur d’année, c’est vraiment mon activité principale. Quand je suis en ville, j’en profite pour faire beaucoup de recherches, fréquenter les bibliothèques. Quand tout est mûr, je vais dans le bois, c’est vraiment là que j’écris le mieux. »
Double nationalité
Elle est française et canadienne. Française, on le sent dans l’emploi de certaines expressions, comme en cuisine, en correspondance, par exemple. Elle retourne régulièrement en France, elle y a ses parents, des amis. Mais elle vit et écrit au Québec. Elle est galvanisée par le fait d’avoir toujours un regard neuf sur les choses, et passer d’un milieu à l’autre l’aide à garder ce regard neuf. Quand elle arrive à Paris, il y a toujours une semaine assez forte, où elle voit tous les bons côtés de la ville, elle retrouve l’intensité de la beauté des monuments, elle redécouvre. Quand elle s’arrête à Montréal ou à Québec, c’est la même chose.
La situation au Québec l’intéresse, la préoccupe même. Certains types de débat, aussi bien en France qu’ici, lui paraissent très très loin, mais sur les problèmes de fond, elle réfléchit. « Je n’ai pas du tout un tempérament d’ermite, contrairement à ce que certaines apparences pourraient faire croire. J’aime la solitude, mais j’aime aussi beaucoup les gens ; les situations, les conversations me font progresser dans ma réflexion et j’y tiens. J’ai la chance d’avoir autour de moi des gens que j’aime énormément et qui m’apportent beaucoup. Mon activité principale, c’est l’écriture, mais j’ai l’impression que j’ai été mise au monde pour réfléchir. Tout est sujet à réflexion : l’ami dont le couple est en crise, l’amie qui a un problème de santé, celle dont l’enfant découvre une nouvelle vie… J’ai une vie un peu marginale, mais cela ne m’empêche pas de rester en contact avec des gens dont la vie est assez différente de la mienne. »
Un parcours très chanceux
Elle a rencontré Claude et le bois, puis la pourvoirie et Robert Laffont !
« Nous avions un copain qui représentait la pourvoirie à Montréal. Arménien libanais, le nom de Robert Laffont ne le fait pas sourciller ; il nous annonce simplement l’arrivée d’un groupe de quatre Français, sans plus. Ils débarquent de l’hydravion, je sers le repas ; j’entends qu’ils parlent de livres et d’auteurs, mais je ne sais toujours pas leurs noms. L’après-midi, je les emmène à la pêche et on parle un peu. ‘Vous êtes de quel coin ?’, me demande l’un d’eux. ‘De Paris’. Étonnement ! Il était sûr que je venais de Chicoutimi ou de Sept-Îles. Pour les Québécois, j’ai encore un peu l’accent français, mais pour un Français qui arrive, je suis québécoise, avec mes pantalons de bois et ma casquette. Là, il tombait des nues ! Et je continue : ‘Je vous entendais parler de livres, êtes-vous du milieu de l’édition ?’ Il me regarde ébahi, et me dit : ‘Je suis Robert Laffont’. C’est parti comme ça, sur une double surprise. Il m’a donné une chance exceptionnelle, en plus d’une vraie affection. Il comprend ce que j’écris. »
Au milieu de la semaine, Robert Laffont lui demande si elle a déjà écrit quelque chose ; il aimerait juste jeter un coup d’œil. Elle hésite à le laisser entrer dans son jardin secret, avec ses grosses pattes d’éditeur, et craint de l’entendre dire : oui, la pourvoirie, c’est bien, mais l’écriture… Elle craint surtout de le voir briser son rêve ; elle accède à sa demande, à condition qu’il lui donne un avis sincère. Elle lui remet ses documents à une heure de l’après-midi. Le lendemain, ils sont à la pêche ; il fait beau, ça mord, elle attend.
« Finalement, c’est sorti : ‘Bon, alors j’ai lu !’ Heureusement il n’y avait pas trop de vent, je pense que je n’aurais pas été capable de manœuvrer le bateau. ‘Voilà, j’ai une nouvelle collection, « Aider la vie », j’aimerais que tu écrives un livre pour cette collection : le récit de ta vie, de tes expériences. Je vais t’envoyer un contrat’. L’année suivante, il est revenu, je lui ai remis la copie finale. Quand je lui ai demandé s’il me croyait capable d’écrire un roman, il m’a répondu : ‘On te soutiendra’. Et nous avons signé un second contrat. »
Un projet de roman sur l’errance
« J’ai commencé un deuxième roman. L’écriture est un peu différente ; je la sens sortir de moi d’une autre façon, mais il reste que c’est très lent. Cela demande une grande concentration : il me faut voir la scène, trouver ensuite les mots exacts pour décrire la sensation, le paysage, même pour écrire un dialogue ; pourtant, ce que j’écris le plus facilement, c’est le dialogue. Je peux passer des heures dans les dictionnaires. Le mot, je le connais, mais il m’échappe, il faut essayer de le retrouver, par recoupements. Je vérifie la définition exacte des mots courants pour être certaine qu’il n’y a pas de glissement de sens. On se laisse trop facilement emporter par un autre sens, péjoratif ou excessif, parfois même étranger. »
Six gros mois de recherche où elle lit beaucoup, peu de romans mais de la philosophie aussi bien que des textes sur le sujet de l’errance, sur la crise des 35 ans ! Les deux prochaines années passeront à écrire. On glisse facilement d’errant à raté, et de raté à errant, la frontière entre les deux est floue. Pour soi-même non plus, ce n’est pas une situation facile et ce n’est pas parce qu’on est en marge qu’on peut faire n’importe quoi. Entre 30 et 40 ans, chacun doit définir ses valeurs. Certains choisissent le sexe ; d’autres la pensée positive, certains se fieront à leur boussole, mais personne ne peut faire l’économie de la recherche. Il n’y a plus de vérité coulée dans le béton. « C’est une période passionnante à vivre. À 35 ans, je me rends compte que je suis engagée dans une vie, sans avoir jamais eu l’impression de m’engager. Il ne me reste plus tellement de temps, soit pour continuer dans la même voie, soit pour me réorienter ; plein de questions se posent. Les chemins se partagent, et même avec des amis proches, on ne voit plus toujours l’avenir de la même façon. »
C’était une longue rencontre, mais trop courte aussi, pleine du Bois et de mots pour le dire. Laurence Ink n’a pas fini de cheminer, toujours vraie, vivant avec intensité l’instant présent. Mise au monde pour réfléchir, elle observe, essaie de comprendre, lit beaucoup et écrit. Il faut la lire.
Laurence Ink a publié :
Il suffit d’y croire, « Aider la vie », Robert Laffont, 1994 ; La terre de Caïn, Robert Laffont, 1996.