Dominique Rankin est chef héréditaire et homme-médecine algonquin. Très jeune, il a été reconnu par les anciens de son peuple comme étant un enfant différent, qui devait connaître un destin singulier. En effet, aujourd’hui, il parcourt le monde « à l’invitation des peuples de toutes les nations ». Et, « [le] voilà aujourd’hui dînant avec des princes et côtoyant les Prix Nobel de la paix ». Son nom spirituel, Kapiteotak, « celui qu’on entend chanter de loin », laissait présager qu’on voudrait ainsi entendre sa voix aux quatre coins du globe. En collaboration avec la journaliste et apprentie femme-médecine Marie-Josée Tardif, il livre dans On nous appelait les Sauvages un vibrant et poignant témoignage sur son parcours et sur celui de son peuple.
C’est en s’inspirant de la légende des « Sept Feux » que Dominique Rankin raconte sa vie. Même si l’existence de cette légende ne lui a été révélée qu’au début de la trentaine, elle allait avoir une très grande importance pour lui. Au point d’être désigné gardien de la ceinture wampum sacrée qui y est associée. Chacun des Sept Feux est un enseignement légué par un ancien ayant reçu une vision de ce que les peuples anicinapek allaient traverser au cours de leur histoire. Dominique Rankin raconte sa propre existence en en associant les étapes avec les feux de la légende. Son parcours n’a pas été facile. Comme les autres jeunes Amérindiens de l’époque, il a été arraché à sa famille et emmené dans le « pensionnat des petits Sauvages », tenu par des religieux, où on lui a enseigné, mais où il a aussi subi divers sévices et où il lui était interdit d’utiliser sa langue maternelle. Il a aussi vécu l’époque où les lieux publics étaient interdits à son peuple. Il a traversé des périodes de révolte et de déroute. Mais maintenant, il a « appris à trouver les mots pour transmettre de [son] mieux le message de paix de [ses] ancêtres, sans craindre les préjugés ou les tabous d’autrefois ».
Son livre se termine sur un message d’espoir et d’optimisme, en évoquant un Huitième Feu, « un feu éternel de paix, d’amour et de fraternité » qui s’allumera si « la race à la peau blanche […] s’engage dans le bon chemin ».