Six auteurs et un photographe scrutent les conflits d’hier et d’aujourd’hui.
La nuit d’Ostende de Paule Noyart
L’art français de la guerre d’Alexis Jenni
J’ai vécu en ces temps d’Olivier Todd
Les brouillards de la guerre d’Anne Nivat
Génocide et propagande d’Edward S. Herman et David Peterson
La guerre sans l’aimer de Bernard-Henri Lévy
Onze femmes face à la guerre de Nick Danziger
La nuit d’Ostende
de Paule Noyart
Leméac, Montréal, 2011, 640 p. ; 39,95 $
Revenant sur la guerre de 1939-1945, ce roman insiste sur les horreurs quotidiennes qu’oublient ou occultent les médias. Paule Noyart y investit une impeccable recherche et une vision qui va de l’enracinement belge à l’ample certitude que la guerre broie tout le monde, vainqueurs compris.
La famille qui remplit ce récit appartient biens et âmes à une Belgique stratifiée. L’industrie y prospère au prix d’inégalités sociales têtues ; Verhaeren chante « Le vent », mais aussi la dureté des ports. Le fils de l’industriel y engrosse l’ouvrière et, jetant une obole, oublie la mère et le rejeton. La mère, diva frustrée, parque sa fille dans un pensionnat prodigue des savoirs sociaux qui ouvrent au mariage cossu. Paule Noyart connaît ceux qui vont résister à l’Occupation allemande.
La résistance belge en devient intelligible. Des compromissions s’offrent ; beaucoup les évitent. L’une sauve des Juifs, l’autre accueille deux soldats allemands dont l’homosexualité explique la désertion. Tout se crispe quand frappe la contre-offensive allemande des Ardennes (décembre 1944). Quand, en plus de percer le front allié, les Allemands recourent à des agents infiltrés, on ne sait plus qui est qui : « Malheur à qui ne peut pas donner le nom de la capitale du Kansas, celui du dernier mari de Mae West ou le total des coups de circuit de Babe Ruth ». Le Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale (Larousse, 1979) impute l’astuce à « la 150e brigade de Skorzeny, constituée par quelques centaines d’aventuriers […]. Leur entraînement avait porté surtout sur la façon d’ouvrir un paquet de Camel, de siffler au lieu d’applaudir, de conduire une jeep avec désinvolture… » Le roman use de ce vécu.
Chez Paule Noyart, l’humanité l’emporte sur la cruauté. Non que manquent les tortionnaires, mais la compassion survit chez les résistants comme chez tel Allemand. Quand Delphine fait face au colonel Schröder, elle croit triompher : « Vous n’avez pas de réponse, n’est-ce pas ? » À quoi répond le vieux soldat : « Si. Hier, j’ai appris que ma femme et mes petites filles sont mortes, à Postdam, sous les décombres de notre maison ». Delphine pleure encore, mais avec lui : « Moi j’ai mes enfants, mon père, ceux que j’aime, Charles… Lui n’a plus rien ».
L’art français de la guerre
d’Alexis Jenni
Gallimard, Paris, 2011, 638 p. ; 29,95 $
Ce roman repose sur un troc : un personnage enseigne à l’autre la peinture et celui-ci donne style et vie aux mémoires du premier. Dès lors, l’alternance s’impose : le narrateur livre ses commentaires, puis passe à la biographie de son maître de dessin qui, après un tour de piste, lui redonne la parole. Malgré la distance entre les deux univers, l’ouvrage trouve son unité dans son assaut contre les séquelles du colonialisme français.
Au départ, le narrateur consomme comme chacun l’inepte information de la télévision : « […] on savait juste qu’elle [l’armée irakienne] était la quatrième armée du monde, on le savait parce qu’on le répétait ». Ce piètre citoyen résiste mal au racisme des commerçants qu’il fréquente. C’est pourtant lui qui transmet les terribles souvenirs de guerre de Victorien Salagnon, baroudeur de profession et peintre par besoin vital. De l’Indochine, du maquis français, mais surtout de l’Algérie, Salagnon a tout connu. Pour survivre, il apprit à obéir et à voiler les questions. Quand, au terme de la reconstitution, le narrateur demande s’il a torturé, il répond :
« – Ce n’est pas le pire que nous ayons fait.
– Mais alors, quoi ? quoi le pire ?
– Nous avons manqué à l’humanité. Nous l’avons séparée, alors qu’elle n’a aucune raison de l’être. […] Ce monde […], il n’y a pas de saloperie que nous n’ayons faite pour le maintenir ».
Cette hiérarchisation des humains, elle sourd d’un racisme latent et le tonifie. Elle conforte les armées assez riches pour tuer à distance : « Le pilote qui a fait ça n’a rien vu ». De l’armée coloniale encouragée aux ségrégations, le mépris passe à la police. « Les Arabes sont contrôlés huit fois plus, les Noirs quatre fois plus. Sans que personne ne soit arrêté d’ailleurs. Il ne s’agit que de contrôle. »
Le plaidoyer est mordant, d’autant plus qu’il provient d’un guerrier qui a cru en sa mission jusqu’à la tragédie algérienne : « La colonie est un ver qui ronge la République. Le ver nous ronge de ce côté-ci de la mer, et quand nous rentrerons, quand tous ceux qui ont vu ce qui s’est passé ici rentreront, la pourriture coloniale passera la mer avec eux. Il faut amputer ». Au sortir de ce réquisitoire, qui oserait chanter encore « Au temps béni des colonies » ?
J’ai vécu en ces temps
d’Olivier Todd
Grasset, Paris, 2011, 383 p. ; 34,95 $
Que les genres littéraires, s’ils y tiennent, se disputent ce fascinant retour en arrière, mais qu’ils se sachent d’avance condamnés au compromis. Olivier Todd intervient si intensément dans le récit que l’autobiographie aurait de valables raisons de revendiquer le livre comme sien. L’histoire pourrait en dire autant : les années de la guerre 1939-1945 occupent si nettement le cœur de l’ouvrage que contemporains et publics nés par la suite reconnaîtront ici, dans ses privations et sa douleur, le Paris de l’Occupation allemande, celui de la collaboration croisant celui de la résistance. L’essai peut, lui aussi, réclamer sa part tant Todd suscite et alimente la réflexion sur l’aptitude des mémoires humaines à choisir, à élaguer, à absoudre ou à condamner au gré de l’éducation, des affections et des connivences. Le couple incertain dont Todd retrace la brève existence n’aura existé comme tel que quelques jours et surtout quelques nuits. L’officier allemand et la résistante juive retournent ensuite à des trajectoires autonomes. Le travail de Todd consiste à reconstituer cette double suite des choses. Par leur abondance et les doutes qu’elles expriment, les notes de l’officier allemand reçoivent et méritent l’attention et le respect plus que les laconiques dénégations et les esquives de l’héroïne. Peut-être parce qu’elle s’est heurtée à un machisme qui fleurit dans les mouvements révolutionnaires comme dans les conseils d’administration, la fringante résistante se montre rebelle à toute évocation de sa relation avec son ancien amant. Le passé est bien où il est, semble-t-elle signifier. La mémoire de l’officier allemand accepte de s’interroger. De quel droit l’invasion avait-elle asservi Paris ? La politesse et la culture des occupants rachetaient-elles les brimades négligemment assenées aux autochtones ? Invoquer comme une gloire le nombre de bouquins publiés en France pendant la guerre, n’était-ce pas masquer la censure, les maquignonnages, les faveurs accordées aux collabos plutôt qu’aux résistants ? Ces années, Todd les situe dans un arrondissement parisien imprégné d’histoire, de beauté, de présence institutionnelle. Le jardin du Luxembourg invite aux marches amicales et aux conversations discrètes. Les auteurs s’y confient projets et déceptions. Les fontaines y feutrent les critiques qui, autrement, rejoindraient des oreilles susceptibles. Par ses souvenirs copieux et racés, par la sérénité dont il enveloppe le rappel des temps guerriers et soupçonneux, Olivier Todd fait œuvre d’humaniste : l’homme est émouvant quand il se reconnaît fragile, mal renseigné, grégaire et pourtant capable de compassion tardive.
Les brouillards de la guerre
Dernière mission en Afghanistan
d’Anne Nivat
Fayard, Paris, 2011, 444 p. ; 34,95 $
Son courage est connu, sa crédibilité établie. On a entendu ses reportages sur la Tchétchénie, l’Irak ou l’Afghanistan. Qu’elle intègre au récit de sa « dernière mission en Afghanistan » un compte rendu de ses contacts avec l’armée canadienne intéressera quiconque se demande ce que réussit là-bas le Canada.
Le grand bénéfice à retirer de ce compte rendu, ce sera le nettoyage qu’il effectue dans l’information de consommation courante. « […] l’amalgame entre humanitaire et militaire » crée la confusion. Les soldats ignorent les beaux discours : « Nous autres soldats,… ce qu’on veut, c’est du combat, de l’engagement… Mais il n’y en a pas » ; « Grâce aux 88 000 dollars canadiens annuels (primes comprises), sa femme et ses trois enfants sont à l’abri du besoin ». Le responsable de la Commission indépendante pour les droits de l’homme à Kandahar « récite des réponses toutes faites dans le cadre de ce qu’il pense pouvoir divulguer, c’est-à-dire rien » Devant le reportage de CNN sur l’évasion de 40 talibans, Nivat écrit : « […] je suis moi-même choquée par la façon dont est traité [sic] l’annonce de la récente évasion des prisonniers, volontairement va-t’en-guerre et sensationnaliste ». Le plus triste ? Les ONG dépeuplent les écoles ! « […] la plupart des jeunes Afghans parlant correctement l’anglais sont presque aussitôt recrutés par les ONG et les structures humanitaires qui leur proposent salaires et plans de carrière inexistants dans le système afghan. » Au bout d’une enquête dite sérieuse, « il fallait annuler la licence de fonctionnement de 1935 organisations non gouvernementales internationales ». Simples exemples…
Cela dit, que pense Anne Nivat du travail canadien en Afghanistan ? Elle sait gré à l’armée de son accueil, mais elle n’est pas dupe de ses relationnistes. « J’ai la confuse impression que les individus de ce camp, certes coupés de leurs familles et loins [sic] de leurs [sic] pays (ils l’ont choisi), ne sont pas vraiment ici pour ‘apporter la démocratie’ au peuple afghan […]. Jeunes pour la plupart (40 ans maximum), non seulement leur connaissance de la société afghane, qu’ils sont censés aider à promouvoir une – meilleure gouvernance – et protéger des bad guys, est à peu près nulle, mais, surtout, elle ne les intéresse pas. » À retenir.
Martin hausse les épaules. Ce n’est pas si grave pour lui, de ne pas avoir tiré (il l’aurait fait si l’occasion s’en était présentée), en revanche il se pose des questions sur la nature de cette guerre : « Moi, j’suis pas ici par conviction, tu peux le dire dans ton bouquin ; j’suis ici parce que c’est mon tour, c’est tout », grommelle-t-il…
Les brouillards de la guerre, p. 347.
Génocide et propagande
L’instrumentalisation politique des massacres
d’Edward S. Herman et David Peterson
Trad. de l’anglais par Dominique Arias, Lux, Montréal, 2012, 180 p. ; 18,95 $
Ce tandem offre une belle complémentarité de compétences. L’un des auteurs est professeur émérite de finance au palier universitaire, tandis que l’autre mène depuis des lunes une carrière de pénétrant journaliste d’enquête. À eux deux, ils démolissent nombre de mensonges au sujet des conflits modernes. Derrière le verbeux « devoir d’ingérence », ils débusquent les appétits coloniaux de l’hémisphère Nord. À travers la « responsabilité de protéger », ils lisent l’impériale volonté de dominer. Seul le Nord a le devoir d’intervenir et il ne s’acquitte de ce devoir que lorsque ses intérêts l’y invitent.
Pour mieux démasquer les objectifs réels des interventions militaires, les auteurs y vont d’exemples concrets. En Libye, les gentils protecteurs ont « collectivement offert aux puissances de l’OTAN alliées des États-Unis la possibilité de déclencher une guerre qui n’a jamais eu d’autre objectif que le renversement du gouvernement légitime d’un membre souverain des Nations Unies ». Pourquoi la Libye et pas l’Irak ? Parce que, selon le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, les exactions commises par les Américains en Irak « ne semblent pas avoir jamais atteint le seuil de gravité du Statut ». Pourtant, soulignent Herman et Peterson, les chiffres disent le contraire. Pourquoi tant de références au génocide dans tel décor et si peu dans un autre ? « […] le terme de ‘génocide’ fut utilisé 90 fois plus fréquemment dans la presse pour décrire l’attitude de Khartoum au Darfour (soit à l’intérieur des frontières du Soudan) que pour décrire celle des États-Unis en Irak, pays souverain annexé par la force au moyen d’une guerre d’agression qui fit trois fois plus de morts ». Pourquoi aucune « responsabilité de protéger » lors des massacres de Sabra et de Shatila sous l’œil sec d’Israël ? Pourquoi tant de références au génocide perpétré contre les Tutsis alors que les victimes sont plutôt les Hutus ? Pourquoi les tribunaux internationaux, après des années d’enquêtes, n’ont-ils encore condamné que des Africains et même pas les pires coupables de ce continent ? Serait-ce que les protecteurs contrôlent aussi la propagande ? Le plus scandaleux constat, c’est probablement celui-ci : le crime suprême, qui est celui d’agression, n’est pas défini ! Kofi Annan l’a reconnu, la CPI n’exercera sa compétence à l’égard du crime d’agression que si une disposition est adoptée qui définit ce crime. « Depuis, aucune définition n’a vu le jour. » Et même si une définition venait à surgir, les pays qui ne reconnaissent pas la CPI ne pourraient pas être accusés d’agression. Comme les protecteurs tiennent à ce que l’agression soit perçue comme un secours désintéressé, le crime n’est pas défini. On peut donc le commettre à volonté.
La guerre sans l’aimer
Journal d’un écrivain au cœur du printemps libyen
de Bernard-Henry Lévy
Grasset, Paris, 2011, 648 p. ; 34,95 $
Le style ? Éblouissant. Le genre : journalisme, essai ? Tous et aucun. Le sens critique ? Carnassier pour autrui, inexistant pour le justicier. La vanité ? Océanique. La lucidité ? 20 sur 20 s’il s’agit d’aider les fabricants d’armes à brouiller les pistes, rongée de myopie devant les dommages collatéraux, l’ONU ou le choix des gouvernants. L’objectif ? Il est double : tisonner le conflit libyen et rappeler l’héroïsme personnel de l’auteur. En sus, une chronique axée sur les accointances entre un abonné du spectacle et un président français en mal de réélection.
N’attendons pas de ce livre une analyse du cas Kadhafi. Bernard-Henri Lévy s’est rendu en Libye avec, bétonnés d’avance, un verdict de culpabilité et une sentence de déboulonnage du régime. Deux ou trois jours en sol libyen ont servi non à vérifier quoi que ce soit, mais à choisir l’angle d’attaque. Cette majestueuse ignorance des faits, loin de gêner l’auteur, le comble de fierté : « Cette aventure, écrit-il, ce furent aussi des hommes et, avec ces hommes, des compagnonnages improbables […]. / Des Libyens au premier chef. / Des personnages dont, lorsque cette guerre commence, j’ignore jusqu’à l’existence ». Voilà pour le côté cour. Le côté jardin ne vaut pas mieux : « Et puis enfin, non moins improbable, une figure qui, par la force des choses, traverse ces pages : le président de la République française, promoteur et acteur de ce droit d’ingérence politique appliqué, Nicolas Sarkozy ». Le printemps libyen peut s’épanouir, puisque Bernard-Henri Lévy s’est employé à le susciter.
Que de questions escamotées ! Le droit d’ingérence ? Il est parfois invocable, mais jamais sans double examen et caution désintéressée. Précautions ici absentes. Respect des conventions ? Sarkozy dira aux Libyens cornaqués par Bernard-Henri Lévy : « […] pour pouvoir frapper, […] il a fallu prendre des libertés – que cela reste entre nous – avec la loi internationale ». Voilà donc le philosophe-journaliste-diplomate devenu le tolérant confesseur du prince. De quoi s’éloigner de certaines guerres.
Onze femmes face à la guerre
de Nick Danziger
Du Passage, Outremont, 2011, 192 p. ; 59,95 $
L’éloquence atroce de cet album fait mal. Non que l’appareil photo nous fasse passer du charnier à la boucherie, mais parce que les regards, les postures, les habitations de ces femmes et de leurs enfants témoignent avec une tristesse infinie des horreurs dues à la guerre. Ce n’est pas le monde des guerriers qui tentent de rendre coup pour coup, ni celui des gouvernants et des maquignons qui rentabilisent chaque mésentente, mais celui des mères privées de leurs enfants, des veuves esseulées à jamais, des infirmes dont la vie a été asséchée sous la machette ou la mine anonyme. Les mains tranchées ne repoussent pas… C’est à la demande de la Croix-Rouge (et du Croissant rouge) que Danziger a photographié ces vies tronquées. Il l’a fait en deux temps : en 2001, pour mettre une chair émouvante sur les chiffres d’une enquête consacrée au sort fait aux femmes par la guerre, puis, dix ans plus tard, pour mesurer les changements apportés aux conditions de vie de ces victimes. Dans la plupart des cas, Danziger a pu retracer ces femmes, mais aucun bilan global n’est possible. Les photographies de la seconde série ont beau opposer leurs couleurs au sobre noir et blanc du premier contact, les séquelles de la guerre demeurent visibles, perpétuelles, scandaleuses. Les mains tranchées ne repoussent pas, les fillettes réduites à l’esclavage sexuel ne rêvent même plus d’un mari, les morts ne dispensent aucune affection aux survivantes. Le lecteur confronté aux regards lourds de désespoirs refoulés ne peut éviter les sempiternelles questions barbelées : « Pourquoi la guerre ? » « Comment un humain a-t-il pu perpétrer cette barbarie ? » Est-il une réponse ? Danziger se montre d’une discrétion de confesseur sourd et amnésique quant aux difficultés rencontrées au cours de ses deux cueillettes d’images. Ces difficultés ont forcément été considérables : on ne circule pas aisément en Colombie et personne ne pénètre dans tel secteur de Gaza sans l’aval israélien. On peut comprendre que la Croix-Rouge, dont la mission exige discrétion et doigté, exige ce laconisme ; chacun, au vu des choix du photographe, se formera une opinion. On s’interrogera pourtant sur le propos attribué à une « cheffe » de famille de Gaza : « Zakiya est fatiguée de cette guerre, espère la réconciliation entre Fatah et Hamas qui conduirait à terme à la fin de l’occupation israélienne » (p. 171). Inexplicable supputation, à moins que… Mieux vaut méditer sur les photographies.
Aucune nouvelle ne vint pendant six ans. « Les hommes » de Dzidza étaient portés disparus. Pas morts, « portés disparus ». […] En juillet 2010, Dzidza a tenu à ce que Nick [Danziger] soit là pour photographier la restitution et l’inhumation des trois corps dans le vaste cimetière mémorial ; quinze ans, jour pour jour, après le massacre de Srebrenica.
Onze femmes face à la guerre, p. 48-49.