Publié presque un siècle après sa rédaction, ce Journal en dit plus long sur l'époque que sur le mémorialiste. Alors que les sentiments de Thomas-Louis Tremblay n'émergent qu'en lueurs éphémères, les mœurs militaires et politiques de la société d'alors accaparent l'avant-scène. Tremblay écrit un français misérable, mais l'armée vivait son unilinguisme. Quand Tremblay note que les décorations ornent plutôt les poitrines anglo-canadiennes et glorifient les états-majors plus que « les petits, les crottés, les sans-grade », le constat reflète des convictions répandues. Cela fait la valeur du document : il en dit long même quand il pratique l'autocensure.
Observer l'intérieur de l'armée exige des ajustements. Dans certains cas, c'est soi-même qu'on rappelle à l'ordre. Avant de reprocher à un militaire en permission de fréquenter les Folies-Bergères, peut . . .
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