Au beau milieu, la fin est le premier roman de la poète, dramaturge et parolière bien connue Denise Boucher. Elle est l’auteure, entre autres, de la pièce de théâtre Les fées ont soif, qui a fait scandale à la fin des années 1970.
Sa nouvelle œuvre prend la forme d’un roman épistolaire, unilatéral. Adèle, la protagoniste octogénaire, revient d’un long séjour en Italie en compagnie de son amoureux, qu’elle appelle Zut. À son arrivée, elle découvre que son appartement a été saccagé par les sous-locataires, récemment retournés chez eux, en France. Elle réalise également que sa meilleure amie, Brigitte, est partie sans laisser d’adresse et sans donner de nouvelles, comme il lui arrive parfois de le faire. Adèle lui envoie alors une série de courriels, qui restent sans réponse et dans lesquels elle lui décrit le train-train quotidien de sa vie et lui livre ses états d’âme. Elle lui parle notamment d’une amie commune, Carmen, partie faire soigner son cancer en Espagne par un gourou pseudo-médecin duquel elle s’est entichée. Elle aussi n’a informé personne de l’endroit où elle se trouve, à l’exception d’Adèle.
Son appartement dévasté et les maux dont elle souffre en raison de l’âge donnent à celle-ci l’impression que la vieillesse a tout à coup fondu sur elle. « [Ses] courants vitaux ont sauté. » Elle est amère, même si, comme elle le dit, « [l]’amertume est un poison terrible. Il révèle notre impuissance et nous peinture dans un coin noir. La lumière s’en va et emporte avec elle toute la douceur et toute la joie que nous avions à vivre ». Elle est en particulier outrée par le message récurrent véhiculé dans les médias, surtout par une certaine droite financière à propos des « coûts amplifiés par le vieillissement de la population et des sommes inimaginables que nous allons coûter ». Message souvent associé à la question de l’euthanasie.
« Je ne me suis jamais attendue à une vieillesse paisible. Tu t’en doutais bien », écrit Adèle à son amie Brigitte, en ajoutant : « La misère a toujours eu toutes les chances de revenir même si, tous les matins, je prenais un petit verre de colère pour lui faire face et tenter de la contrer ».
D’ailleurs, bientôt, une lettre de Carmen fournira matière à alimenter sa colère, mais apportera également une solution à certains de ses problèmes…