Jocelyn Lachance est docteur en sociologie de l’Université de Strasbourg et en sciences de l’éducation de l’Université Laval. Ses recherches portent sur la jeunesse contemporaine. Dans son dernier livre, il concentre son attention sur une tranche de la « jeunesse contemporaine, qui se caractérise notamment par son rapport singulier à la temporalité : l’adolescence hypermoderne ». Ses conclusions sont tirées d’entretiens menés avec 46 jeunes Québécois et Français âgés de 15 à 19 ans, dans le cadre de ses recherches doctorales. Chacun d’eux « possède son téléphone portable personnel et utilise plusieurs fois par jour Internet. Ils sont des consommateurs journaliers de vidéoclips, de films, de musique, etc. » Ces jeunes s’intéressent peu au passé historique. Et ils voient l’avenir comme chargé de menaces en raison notamment du réchauffement climatique, de la résurgence du risque nucléaire, des guerres, du terrorisme et de la grippe H1N1. C’est donc le moment présent qui retient essentiellement leur attention.
Les adolescents de l’hypermodernité vivent une redéfinition de leur rapport au temps qui est influencé par nombre de leurs activités : les repas rarement pris en famille, les contacts facilités avec les amis grâce aux téléphones portables, Internet et les réseaux sociaux, la vitesse des déplacements. Toute cette technologie dont ils disposent permet aux jeunes hypermodernes de ressentir un certain sentiment d’ubiquité, eux qui peuvent se trouver à un endroit tandis qu’ils clavardent ou communiquent par textos avec des amis qui se trouvent à distance.
Leur rapport avec les adultes est également redéfini. Comme le fait remarquer David Le Breton dans sa préface : « Traditionnellement, dans nos sociétés, la jeunesse était un temps d’apprentissage et de socialisation aux activités adultes, elle est plutôt aujourd’hui un temps d’expérimentation, une longue quête de soi, dans la mesure où tout héritage a disparu ».
L’adolescence hypermoderne est un essai bien documenté sur une tranche de la jeunesse contemporaine. Comme il est précisé en quatrième de couverture, il s’adresse aux chercheurs sur la jeunesse et aux professionnels de l’adolescence.