Être maman se décline de mille façons, et la maman parfaite n’existe pas. Ce sont les deux postulats sur lesquels l’autrice bâtit son argumentaire. La mère, multiple, est une femme à part entière, tout simplement. Arrêtons de la mettre sur un piédestal. De la béatifier. Ou de la dénigrer.
Elle-même mère, épouse et féministe, la néo-Québécoise et artiste multidisciplinaire Céline Jantet a écrit le conte Maman est un mythe en 2019, lors d’une résidence de création en conte offerte par Fred Pellerin, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Regroupement du conte au Québec (RCQ). Après Filles de Cassandre, sa nouvelle histoire est le deuxième opus de son cycle de création sonore sur le corps féminin.
Depuis 2021, le spectacle Maman est un mythe fait partie du #Circuit Paroles Vivantes, porté par le RCQ. En 2023, Planète rebelle, dont la devise est « Ce qui se dit, pis s’écrit et pis se lit », a fait en sorte d’assurer le passage du conte « en un objet littéraire ».
« Parce que notre corps reste un mystère. Parce que la maternité nous dépasse plus souvent qu’autrement », l’écrivaine a voulu laisser quelques notes : « Pour la mère du futur. Pour que la mère du futur puisse avoir le choix. Tous les choix ». Afin d’écrire son conte, l’autrice dit être allée à la rencontre de dizaines de femmes qui lui ont fait des confidences, raconté leurs histoires de maternité, révélé leurs anecdotes, toujours de portée universelle.
Céline Jantet détaille les « déesses d’aujourd’hui » et, en quelques mots bien sentis, en décrit quelques-unes : « Les mères de nos mères [qui] faisaient leur toilette au lever du soleil, puis leur journée commençait » ; ensuite : « Mère moderne » ; « Maman travaille » ; « P’tite jeune [qui] fait des enfants avant 20 ans » ; « Mère gériatrique, c’est celle qui fait des enfants après 35 ans » ; « Maman pas comme dans les livres » ; « Nullipare » ; « Maman pas d’utérus » ; « Maman lesbienne » ; « Maman adoptive […] qui doit cocher toutes les cases du formulaire gouvernemental » ; « Belle-mère » ; « Maman FIV » ; « Mère séparée » ; « Maman dépressive » ; « Maman syndrome empty nest » ; « Mère astronaute, elle, elle en a ras-le-bol !!! » ; « Maman marathon » ; « Mère-plus-que-parfaite » ; « Mère adéquate, elle, elle fait ce qu’elle peut… » ; « Mère toilette »…
La liste est sans fin.
L’autrice parle du « musée des déesses-mères », où se croisent la Vierge Marie, la Grecque Héra, la bouddhiste Mayadevi, la Gauloise Épona, l’Égyptienne Taouret, et puis… Wonder Woman. Elle évoque « La naissance [qui] est une montagne à gravir » ; « Bébé, toi ? » ; « Les pleurs » ; « La fête des mères » ou « Corps cousu ».
Récits de vie et humour ; Jantet veut « repenser la maternité. LES maternités », convaincue que « derrière l’immense statut de Mère absolue, se cach[ent] une multitude de voix à faire entendre ».